Katerine
Le nouvel album de Katerine devait paraître au printemps 2005, mais ne sortira finalement que cet automne. Intitulé Robots après tout, le CD est déjà prêt depuis des mois, alors les pirates du Net, fans et impatients (ça va ensemble), ont réussi à le dégoter et le font circuler avant sa sortie commerciale. La frénésie était palpable chez les dingues de Katerine, pensez, après Les Créatures et Huitième ciel, deux albums parfaits de pop psychédélique française, quelle direction musicale allait-il prendre, lui le maître du ton décalé et du contre-courant?
Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il parvient toujours à surprendre et à se renouveler, ce qui fait de lui un artiste rare et précieux. Katerine fonce vers la techno et invente la chanson porno dans des textes ultra-provocateurs qui parlent, en vrac, de couilles, de masturbation et d’éjaculation: "Excuse-moi, j’ai éjaculé dans tes cheveux à un moment inadéquat / Je ne pensais pas que ça partirait / Mais quand tu fais des trucs comme ça / Je ne peux pas m’en empêcher". Il serait surprenant qu’il obtienne avec de telles chansons le même succès qu’avec Je vous emmerde, mais la folie, l’humour et les rythmes accrocheurs sont toujours là, derrière une pochette terriblement kitsch, où le rose et les sous-vêtements sont à l’honneur. Robots après tout déroutera sans doute aux premières écoutes, mais il serait dommage de ne pas persévérer. Katerine décoiffe et sait séduire avec son univers de dingues qui rappelle les poètes surréalistes.