Pop Montréal : Pop goes the world
Outre l’ouverture de la Casa del Popolo, de la Sala Rossa et du El Salon, parmi les nombreuses initiatives ayant favorisé le développement et la vitalité, voire l’explosion de la scène montréalaise, il y a le festival Pop Montréal. Chaque année depuis quatre ans, les amateurs de rock bien trempé déambulent sur la Main, fébriles et écartelés entre toutes les possibilités qui s’offrent à eux en seulement quatre petites journées-éclair, de quoi s’évanouir. Cette année ne fait pas exception avec ses invités de marque, les Beck et Interpol (dire qu’ils avaient joué au lilliputien Jupiter Room lors de la première édition!), Joseph Arthur, la nouvelle reine suédoise de l’euro-pop bonbon Annie, qui lançait récemment Anniemal, un album sucré par moments savoureux mais ailleurs un peu trop pastel, on a hâte de voir de quel bois se chauffe la demoiselle une fois montée sur scène, ce fou furieux prolifique de Billy Childish, quelques chouchous de la scène montréalaise (Sam Roberts, Pony Up!, Patrick Watson) et Islands, nouvelle formation des ex-Unicorns qui avaient donné un show à leur image l’an dernier, c’est-à-dire impétueux, décousu et caractériel.
Mais par-dessus tout, soulignons la venue de quelques artistes singuliers. D’abord l’inclassable Antony, une fille traquée dans un corps d’homme qui vous livre ses histoires de femme avec le vibrato improbable d’un colibri qui s’essaierait à l’opéra gothique. Ren-ver-sant, et c’est Cocorosie, duo de sœurettes artisanes d’une délicate folk patraque, qui ouvrira le bal. À ne pas manquer également, l’imprévisible Canadien d’origine désormais basé à Paris Gonzales, qui, après avoir été associé à l’underground berlinois aux côtés de son amie Peaches, et signé les arrangements des albums de Birkin, Feist et Katerine, entre autres, est allé visiter l’école pianistique française (Debussy, Ravel, Fauré, Satie) en s’installant seul au piano. Info: www.popmontreal.com.