Sean Kosa : De villes en aventures
Sean Kosa allume les nuits montréalaises et fera tourner les platines pour une autre dose d’électro-house torride lors de la prochaine soirée I Love Neon. Petite discussion avec celui qui spinne plus vite que son ombre.
Dès les premières minutes de la conversation, Sean Kosa tenait à préciser certaines choses. "Tu sais, ces bagatelles farfelues que l’on retrouve sur les sites Web, il ne faut pas les prendre au sérieux. Je suis un grand farceur", prévient-il, un sourire dans la voix.
Articulé et faisant preuve d’un sens de l’humour irréfutable, Kosa a grandi dans la région torontoise mais, considérant le climat de la ville malsain et étouffant, il a décidé de s’exiler à Montréal où il a élu domicile depuis près de 10 ans. De ses fonctions de rouleur de souvlakis jusqu’à ses premières parutions sur Turbo Recordings, la route fut longue et parsemée d’embûches. "Tout a commencé avec l’appui de Tiga. Il m’a fait sortir de ma chambre à coucher pour me faire jouer en public", explique-t-il. Si quelques-uns de ses enregistrements ont trouvé refuge sur une poignée de labels tels que Lipstick Music et Bugeyed, petite étiquette torontoise, réaliser un album complet n’a jamais été une priorité. "Je n’arrive pas à conceptualiser ce que serait un album. Ça me semble tellement une tâche immense", précise-t-il.
Celui qui se présente également sous de nombreux sobriquets tels que The Marlon Jacksons, These Jackets et Cutthroat Republic explique l’origine du nom de ce dernier projet. "Pour moi, ça reflète la nature de l’industrie musicale actuelle, qui est un monde sans pitié", avance-t-il. Et la scène DJ actuelle dans tout ça? "Elle s’est enfin dégonflée et fragmentée. Les mégapartys sont plus rares, le monde a vieilli et les endroits sont plus petits et moins dispendieux qu’avant. Puis, la compétition est moins féroce. C’est plus sain", raconte-t-il.
Disc-jockey à ses heures au Circus Afterhours, il a aussi l’habitude de se produire au party électro par excellence de la métropole, I Love Neon. Si l’événement réussit généralement à attirer quelques milliers de fêtards, la musique ne semble pas être la seule raison de sa popularité. "Il faut aussi souligner l’importante dimension de séduction liée à cet événement. Partout, des beaux gars et des belles filles bien habillés compétitionnent", affirme-t-il tout de go.
Après avoir remporté le Prix Étoiles Galaxie et fait remuer les masses de la métropole, il fera bientôt goûter sa médecine techno-acid-post-punk aux Européens. À la mi-septembre, Kosa fera ses valises et quittera pour un mois afin de remplir différents mandats à travers le continent. "Je suis allé en France à deux reprises cet été et c’était cinglé et fantastique à la fois", raconte-t-il. Lors du prochain périple, la Pologne, l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne sont au programme. "Mais ce sera difficile de me retrouver loin de chez moi et de ne pas être en mesure de faire quoi que ce soit ici", avance le représentant du MEG en Europe.
À la demande de Frigid, l’homme a récemment remixé un titre de Plastic Bertrand. Satisfait de l’expérience, il souhaite la répéter prochainement. "Créativement, on se fixe un but précis lorsqu’on reçoit une demande de la sorte. On ne reste pas dans sa chambre à se creuser les méninges, mais on passe à l’action. C’est motivant", affirme-t-il, la voix vibrante. Et cette rumeur selon laquelle il est une véritable bête de party, est-elle fondée ou non? "J’aime avoir du plaisir même s’il m’arrive parfois aussi de prendre les choses au sérieux. L’essentiel, c’est d’être heureux."
Le 3 septembre
Avec M.A.N.D.Y., Cut Throat Republic, Jordan Dare, Mighty Kay et Mark Dillon
Au Café des Éclusiers (McGill et de la Commune)
Le 4 septembre avec Vive la Fête
Au 32, Sainte-Catherine Ouest
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