Vive la Fête : Scènes de la vie conjugale
Musique

Vive la Fête : Scènes de la vie conjugale

Vive la Fête… l’affirmation est sans équivoque. Le duo belge ne cherche qu’à s’amuser et ses ritournelles électro-pop sont autant de petites célébrations absurdes. Célébration du rire, de ces petits riens qui composent l’existence, et aussi d’un grand amour.

"C’était seulement par amour, en fait", voilà l’explication que fournit la chanteuse Els Pynoo quant à la genèse de Vive la Fête. Le projet a débuté sous forme d’une blague entre amoureux, mais a pris une ampleur inattendue: aujourd’hui, le duo est considéré comme l’une des figures de proue du mouvement électro-clash et est adulé dans les milieux les plus glamour. En 2002, Karl Lagerfeld s’est autoproclamé leur plus grand fan et ils se sont souvent produits lors de grands défilés de mode et même dans une réception donnée par la famille royale à Monaco.

Lorsque, au cours d’une soirée d’anniversaire, Els – qui n’avait jamais, jusque-là, œuvré dans le milieu de la musique – a rencontré Danny Mommens qui était à l’époque bassiste pour le groupe Deus, rien ne laissait présager que leur union aboutirait à une carrière commune. Danny devant un jour partir loin de sa douce pour une tournée de plusieurs semaines, il eut l’idée d’enregistrer des pièces auxquelles elle prêterait sa voix, question qu’il puisse avoir quelque chose d’elle avec lui, partout et en tout temps. Bien vite, ces compositions se sont retrouvées sur les ondes de certaines stations de radio et la réception fut aussitôt favorable.

Ils se sont ensuite laissé porter sans trop se poser de questions, sans trop y accorder de sérieux, lui composant la musique, elle écrivant les textes. Lui influencé par la musique électro-pop des années 80 et elle par la chanson française des années 60. Ils ont enregistré un premier album complet en 2000 (Attaque surprise)… et voilà que Grand Prix, paru il y a quelques mois, constitue le cinquième titre de leur discographie. "Maintenant, c’est plus professionnel, mais c’est toujours, à la base, fait dans le but de rire et pour s’amuser", assure celle qui livre ses réponses en rigolant sans arrêt. Dans ce rire qui fuse à tout moment et à tout propos et dans son ton qui reste léger malgré sa difficulté à s’exprimer en français, on sent une sincère joie de vivre.

Qu’elle écrive ses textes dans une langue qu’elle ne maîtrise pas parfaitement ajoute au charme naïf et surréaliste de Vive la Fête. "Le français est plus poétique, explique-t-elle, j’aime l’accent et les mots. On me demande souvent pourquoi je ne chante pas en néerlandais, ma langue d’origine; mais je ne trouve pas que c’est joli pour chanter. C’est trop sérieux. Pour moi, le français est la langue de l’amour et de l’érotisme. Il y a aussi beaucoup de groupes en Belgique qui chantent en anglais et je trouve cette langue moins mystérieuse que le français…"

Et quand on s’enquiert de ce qui l’inspire pour l’écriture des chansons, elle répond simplement: "La vie." Et cette vie, c’est celle de tous les jours, dans ce qu’elle a de plus anodin. "J’ai des idées pour des chansons tous les jours, que je sois en tournée ou à la maison, parce que je suis très sensible à tout ce qui se déroule autour de moi."

Bien que cette manie de mettre en paroles ses observations relève du réflexe, elle sait faire passer les menus détails qui composent le quotidien par le prisme de l’humour et de la fantaisie. L’année dernière, le couple a fait l’acquisition d’une nouvelle voiture et l’événement a vite fait l’objet de l’ode électro-rock à saveur érotique qu’est Machine sublime ("Arrête-toi mon beau maniac / prends-moi sur ta Pontiac / Dans ta petite tête tu vas rêver de ce moment-là").

Et travailler en couple, c’est une formule qui parvient toujours à fonctionner même après plus de huit ans? "Oh oui! Ça va très bien, s’enthousiasme-t-elle. En fait, c’est un grand avantage, un luxe même, car en connaissant aussi bien Dan, je comprends son processus de travail et cela facilite beaucoup la composition. Et j’aime bien être sur la scène avec lui. C’est mon meilleur ami et c’est amusant et rassurant d’être ensemble pour les spectacles." Quoique la paire s’isole dans une bulle bien à elle pour créer, et enregistre son matériel dans sa maison à la campagne, les amoureux n’hésitent pas à s’entourer quand vient le moment de livrer le tout sur scène: "C’est très amusant aussi de jouer avec d’autres musiciens. Au début, on donnait des concerts juste nous deux avec des synthés. C’était bien, mais il n’y avait pas l’énergie enveloppante des spectacles que l’on fait aujourd’hui." Lors de la prestation qu’ils donneront ici, la chanteuse et le guitariste seront accompagnés de trois autres musiciens: un batteur, un claviériste et un bassiste.

Le 4 septembre
Au 32 Sainte-Catherine Ouest (l’ancien Dome remis à neuf)
Avec les DJ set de Sean Kosa, Matt Safer (chanteur de The Rapture) et Tiga
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