Wolf Parade
Wolf Parade est dans la mire à l’heure où tous les fous de rock "mélomaniaques" ont le regard tourné vers Montréal, là d’où les derniers ravissements, grands bouleversements et hypes justifiés proviennent désormais, car après les Arcade Fire, les Dears, les (trop éphémères) Unicorns et autres Stills et Georges Leningrad, c’est l’heure du loup. Après quelques hors-d’œuvre prometteurs (deux EP lancés depuis la formation du quatuor à Montréal en 2003), Wolf Parade publie chez Sub Pop Apologies to the Queen Mary, un premier opus attendu qui fera frissonner tous les fans de dance-rock stylé avec ses hooks survoltés à vous déboîter une rotule, avec ses mélodies enlevantes et fiévreuses entonnées par Dan Boeckner (guitare) et Spencer Krug (claviers), deux chanteurs dont l’urgence dans l’interprétation ne va pas sans rappeler celle de Win Butler (Wolf Parade est d’ailleurs acoquiné avec la chouchoutée et déjà mythique formation) ou de Paul Banks (Interpol). Des réminiscences de Bowie et une fébrilité qui passe par le genou de Boeckner (faut voir en spectacle). On les a vus ouvrir pour Arcade Fire et Modest Mouse (dont le leader Isaac Brook réalise l’album), on les a chéri au dernier Fringe pop et on sent qu’une histoire de dépendance affective s’amorce parce qu’on est déjà accro à la très carrée You Are A Runner and I Am My Father’s Son, envoûté par Modern World et sa mélancolie rentrée mais pleine d’allant, sous le charme des chœurs caféinés de Grounds for Divorce et de Dear Sons and Daughters of Hungry Ghosts, intrigué par la fantomatique et brumeuse Same Ghost Every Night, emporté dès les irrésistibles premières mesures cinglantes de Shine A Light, climax de l’album. Hurlez! Les loups approchent…