Jason Collett : D’une famille à l’autre
Jason Collett délaisse quelque temps ses compères de Broken Social Scene pour venir nous déballer les chansons de son petit dernier, Idols of Exile, en compagnie des Stills.
"C’est très agréable de tourner avec The Stills, car certains d’entre eux viennent jouer avec nous. C’est toujours plaisant d’ajouter plus d’amis à l’ensemble…" Jason Collett collectionne les liens familiaux: ses musiciens de tournée, les groupes rencontrés sur la route, ses nombreux frangins et frangines de Broken Social Scene, et tous les invités sur son plus récent album, Idols of Exile (Arts&Crafts). "J’ai eu l’aide de beaucoup d’amis des Social Scene, Stars, Metric; je pense qu’au-delà de 20 musiciens y ont participé et, pour moi, c’était super de le faire ainsi, explique-t-il. Je pense qu’avoir des gens différents sur chaque chanson m’a permis d’aller vers quelque chose d’autre; ça devient plus que juste ton truc. J’aime ça. J’aime que ça soit un morceau de travail partagé et j’aime l’idée d’avoir la touche des autres pour amener les pièces vers des directions où je n’irais pas tout seul…"
Ce grand esprit fraternel de même que l’effervescence des groupes indépendants ces derniers temps pourraient bien découler du même phénomène, croit-il, citant en exemple la scène torontoise. "Je crois qu’elle a su faire ce que plusieurs plus petites villes canadiennes ont fait auparavant, telles Halifax et Winnipeg. Comme il y avait une absence de l’industrie à ces endroits, les musiciens ont pu se prendre en main: les artistes se soutiennent, les groupes ont droit à l’erreur et peuvent trouver un son sans être ensevelis sous les critiques. Puis, avec l’implosion de toute l’industrie du disque cette dernière décennie, ils réussissent à prendre les devants. Les groupes ont enfin pu arrêter de s’en faire avec ce que les compagnies de disques désiraient et ils ont fait ce qu’ils voulaient, sans aucune espèce de calcul pour prédire où cela allait bien mener. Ça vient du vide! Et c’est un très bon matériel de travail! Et de tout ça est sorti ce réseau de musiciens incestueux qui s’entraident et jouent ensemble tout le temps. Ce qui n’est pas nécessairement logique, car tu es censé te trouver un groupe et te concentrer sur ta carrière. Pourquoi commencer à jouer avec d’autres? Cela va te distraire! Mais c’est dans cette distraction que tu trouves la musique la plus vitale, je crois. On s’occupera des problèmes de logistique plus tard!" rigole-t-il, y allant aussi de sa lecture du terme indie, si allègrement galvaudé. "J’aime le parallèle avec la nourriture bio ou artisanale. Comme au Québec, je suis un grand amateur de fromage artisanal. J’en trouve parfois à Toronto et j’adore ça; j’aime d’où ça vient et j’aime que cela soit petit. Et c’est ça, pour moi, la musique indie; ça comble le vide laissé par la grosse industrie qui pense seulement en termes financiers, sans aucune crédibilité artistique. Et je crois que cela trouve écho chez les gens; ils ont besoin de bonne nourriture, de même qu’ils ont ce besoin spirituel, comblé par de la musique pure…"
Le 8 septembre dès 20 h 30, avec (swedish) Death Polka, Scream Elliott et The Stills
Dans le cadre d’Envol et Macadam
À l’Impérial
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