Anik Jean : Diamant brut
Musique

Anik Jean : Diamant brut

Avec Trashy Saloon, Anik Jean s’affirme comme une auteure-compositrice-interprète forte et singulière, qu’il serait dommage d’étiqueter seulement comme "héritière de Jean Leloup".

Anik Jean est née en Gaspésie d’un père pilote de brousse musicien et d’une mère femme d’affaires. Depuis qu’elle a huit ans, elle sait qu’elle deviendra une musicienne, une rock star. Pendant ce qu’elle appelle sa "vie normale", elle va voir des spectacles avec sa mère, apprend à jouer de plusieurs instruments. Elle travaille dans le domaine de l’aviation, comme son père, avec un boulot à l’aéroport de Dorval qu’elle plaquera un jour, direction L.A., pour vivre à fond sa passion: la musique. Elle y côtoie plusieurs artistes et producteurs importants, puis y enregistre un album "surproduit" qui ne verra finalement jamais le jour. C’est pendant des vacances au Québec qu’elle fera la rencontre de Jean Leloup, dans un hall d’hôtel. Il lui demandera un lift vers Montréal. Son éruption volcanique personnelle.

S’ensuit une année de création extraordinaire, où le Grand Loup devient le mentor de la jeune femme, et où celle-ci devient une espèce de muse pour lui, le forçant à se remettre à la musique et à la composition. Ils travailleront ensemble sur des versions féminines de trois de ses chansons (dont Je suis parti, parue en single cet été, qui a connu beaucoup de succès dans les radios commerciales). Il en écrira même une nouvelle juste pour elle (Pense à toi). Ils passeront 10 mois en studio en compagnie de musiciens de renom (Rick Haworth, Stéphane Gaudreault, Alec McElcheran, entre autres) pour produire le premier vrai CD d’Anik, Trashy Saloon, une œuvre avec ses aspérités, libre et singulière; imparfaite, comme la nature de la bête.

Une entrevue avec elle est une expérience en soi: ses yeux saphir vous fixent et les mots défilent sans vraiment attendre la prochaine question. "Je suis zen en ce moment, comme à la veille d’un accouchement, même si je ne sais pas comment le public va me prendre. Mais ça ne me stresse pas, car tout ce qui s’est passé depuis ma rencontre avec Leloup n’était pas prévu. Tiens, avant, je ne pensais pas être capable d’écrire en français. J’ai dit à Jean: "Il faut que tu m’aides, je veux écrire en français, mais ça ne sort pas." Il m’a demandé comment je m’y prenais, puis il m’a donné tous ses trucs. Tendre Sorcière a été la première. Après, ça a déboulé…"

"Mon but est de vivre de ma musique et de faire plein d’albums, de collaborer avec des musiciens que j’aime, d’avoir mon studio chez moi. Je veux créer full pin. Que je sois populaire ou pas, je vais le faire. Car je n’ai jamais été heureuse comme je le suis en ce moment."

Trashy Saloon
d’Anik Jean
(Tacca)