Jim Corcoran : Comme un roman
Musique

Jim Corcoran : Comme un roman

Chez Jim Corcoran, tout est cyclique. Si ses premiers accords ont résonné en duo, le son de sa guitare s’est ensuite mêlé à l’énergie d’une formation élargie. Oscillant constamment entre les deux recettes, le Sherbrookois revient à ses plus simples origines avec sa tournée Pages blanches. Il interprète ses dernières compositions et quelques pièces marquantes de sa carrière en compagnie de Pierre Côté, pilier dans la création de son huitième opus.

Lorsqu’il regarde dernière lui, le tisserand aux envolées poétiques ne regrette aucune de ses œuvres. Même après le passage du temps, il les trouve encore belles. Comme de vieux pulls confortables, il les porte sans se formaliser des mailles ou de la couleur qui flétrit. Certaines pièces tiennent d’ailleurs une place particulière dans son répertoire. "Il n’y a pas beaucoup de chansons comme ça, mais il y en a une que j’ai composée à la fin de 75 – donc, elle a déjà 30 ans! – et que j’ai enregistrée en 77, et c’est la chanson J’ai la tête en gigue. Cette chanson-là, je pense que depuis le jour où je l’ai composée à Sherbrooke, je n’ai jamais fait un spectacle sans la chanter. J’ai l’impression que mon spectacle serait incomplet et malhonnête si elle n’était pas là. C’est une chanson qui m’a toujours procuré un grand bonheur. Elle a été composée dans un moment de grâce. Il y a une simplicité, une lumière dans la chanson. J’ai un plaisir à la faire. J’aime bien la forme, les accords et le picking. Et je suis encore heureux du choix de mots."

Avec ses 30 ans de métier, Corcoran occupe une place étonnante dans l’univers de la chanson québécoise. L’artiste aux textes ciselés s’associe davantage à la relève qu’aux loups de mer. "Là, j’ai été invité au Festival de musiques émergentes en Abitibi. Je trouve ça éminemment sympathique et fascinant parce je vais être l’aîné, explique-t-il, contacté avant sa participation à l’événement qui avait lieu le week-end dernier. Je regarde les invités et je suis peut-être le plus connu… ou le plus connu depuis plus longtemps. Mais, être encore inclus là-dedans me fait un compliment énorme."

Paradoxalement, Jim Corcoran, qui était le parrain de l’édition 2005 du Festival en chanson de Petite-Vallée, a reçu un véritable hommage lors du rendez-vous musical au début de l’été. "J’étais assis dans la salle et ça a été comme un scrapbook. On m’a ramené dans mon passé, aux moments d’inspiration, d’écriture, tout en modifiant mes chansons. J’ai trouvé ça très émouvant et déstabilisant. Je suis sorti de là un peu perplexe, mais en même temps motivé. J’avais oublié que j’avais fait tout ça. Mais, j’ai le goût de faire autre chose et je suis capable de le faire. Je ne suis ni puriste, ni nostalgique. Je me préoccupe de l’avenir. Le passé est là, mais je ne regarde pas derrière."

Le 10 septembre à 20 h
Au Moulin Michel
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