Our Lady Peace : Second souffle

Le quatuor ontarien a traversé bien des hauts et des bas au cours des 1165 jours nécessaires à l’écriture et à l’enregistrement de Healthy in Paranoid Times, réalisé par Bob Rock (Bon Jovi, Metallica) dans ses studios hawaïens. "Les mauvais jours étaient généralement marqués par des claquements de porte. Mais heureusement, on finissait toujours par revenir. C’était la première fois qu’une telle situation se produisait durant la préparation d’un disque", assure le batteur Jeremy Taggart. D’après lui, les colères des membres du groupe composé du chanteur Raine Maida, du bassiste Duncan Coutts, du guitariste Steve Mazur et de lui-même étaient plutôt normales considérant les circonstances: "On est plus vieux et quand quelque chose ne fait pas notre affaire, on se bat pour nos convictions. La frustration l’emportait parfois, mais on finissait toujours par réfléchir deux minutes et réaliser qu’on mettait le groupe en danger avec notre comportement. Je crois néanmoins que ça valait la peine car à nos yeux, Healthy in Paranoid Times, c’est la résolution, de manière positive, de nos mésententes", estime le batteur.

C’est la première fois qu’Our Lady Peace peut se permettre d’étaler la production d’un disque sur près de trois ans. Le groupe, qui avait l’impression d’en être rendu à un tournant majeur de sa carrière à la suite de Gravity en 2002, est content d’avoir pris son temps: "La plupart des formations qui lancent six ou sept albums en carrière finissent par arriver à un point où c’est impossible d’écrire un disque en quelques mois. On ressentait le besoin de repousser nos limites sur le plan musical. Si on n’était pas parvenu à lancer un album comme Healthy in Paranoid Times, je crois que le mieux pour chacun d’entre nous aurait été de passer à autre chose. Healthy in Paranoid Times représente une étape charnière dans l’histoire du groupe, c’est notre second souffle. Évoluer prend du temps et ça fait parfois un peu mal, mais ça vaut le coup", estime Jeremy.

Healthy in Paranoid Times n’est pas seulement réussi sur le plan musical. Les textes de Raine Maida sont aussi très évocateurs. Au cours des dernières années, le chanteur a effectué avec l’organisme War Child plusieurs voyages humanitaires – le premier en Irak avec son épouse, Chantal Kreviazuck – au Darfour et au Soudan: "Raine est revenu complètement changé de ses voyages. La naissance de ses enfants a aussi eu un gros effet sur sa façon d’écrire. En fait, on a tous changés en vieillissant (rires). Cela dit, ce sont les voyages de Raine qui nous ont permis de prendre conscience des horreurs qui se produisent dans le monde. Plutôt que de leur tourner le dos, on a décidé d’essayer de comprendre les choses terribles qu’on fait subir à la terre et aux gens. C’est pourquoi on approuve les textes de Raine", assure Jeremy. Le batteur n’a pas encore fait de voyage humanitaire, mais c’est possible qu’il aille un jour constater par lui-même ce qui a surpris le plus ses amis qui y sont allés: "Ils ont vu des gens heureux malgré leur misère et leur pauvreté. C’est un concept difficile à comprendre en Amérique du Nord, pourtant c’est ce qu’on doit finir par accepter."

Le 14 septembre
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