Sébastien Lépine : Bande originale
Sébastien Lépine marche rarement dans les sentiers de la facilité. Grand passionné de la musique classique, le violoncelliste de Pointe-du-Lac adore fouiller les endroits les moins fréquentés à la découverte de trésors cachés. Ce travail exige de lui beaucoup de patience, car il n’est pas rare que la partition désirée demande des mois de recherche. Tigre et Dragon, concerto pour violoncelle et orchestre, du compositeur chinois Tan Dun, se présente comme l’une de ses petites victoires, voire l’une de ces perles magnifiques qu’il a réussi à extraire de sa coquille au bout de longs efforts.
"C’est la première fois que ça va être fait sans le compositeur qui dirige, précise-t-il, l’air heureux. Il y a Yo-Yo Ma qui l’a fait à l’enregistrement, une autre fille qui le fait toujours avec le chef Tan Dun, le compositeur. Et je suis le troisième!" La pièce différera cependant de celle de la bande originale. "À partir du film, il (Tan Dun) a décidé de réécrire, de réarranger le concerto pour orchestre de chambre et violoncelle afin qu’on puisse le faire en concert. Il a pris des plages du disque et en a fait des mixes. […] Tu sais, c’est comme si c’était un genre de création. Le matériel est fait vraiment pour une personne, pour un film."
Les yeux pétillants, Sébastien Lépine camoufle difficilement le grand intérêt qu’il porte pour ce concerto. "C’est beau… En fait, ce qui me touche le plus, c’est la puissance que la musique a. On s’imagine des images du Tibet. Je suis stressé. Mais quand je joue, je sens la force du Tibet ou de je ne sais pas quoi. Je n’ai pas encore mis le doigt là-dessus. Il y a une paix qui se dégage de ça. C’est puissant. Un jour, je vais trouver le mot. Pour l’instant, je tombe en bas de ma chaise toutes les fois." Et pour cause, le violoncelliste se sent chez soi dans cette musique. "C’est puissant, c’est plein d’émotions. Et je suis un grand sensible. C’est une musique qui est très lyrique. En même temps, il y a un rythme là-dedans. C’est très ouvert. Tu ne peux pas rester petit, il faut que tu sois engagé. C’est peut-être une manière de changer le monde. Aussi, pour les gens, je pense que c’est une belle musique pour avoir des images plein la tête. Un concert comme ça, c’est fantastique! Si tu n’aimes pas nécessairement la musique, tu peux imaginer des choses, tu peux te rattacher à des images. Et si tu n’as jamais vu d’orchestre symphonique, il me semble que c’est le meilleur concert pour commencer."
L’artiste interprétera l’œuvre de Dun lors du spectacle d’ouverture de la saison 2005-2006 de l’OSTR. Cette soirée dirigée par le Torontois Jeffrey Huard, chef qui baigne dans l’univers des comédies musicales, combinera différents moments de cinéma: Autant en emporte le vent, Lawrence d’Arabie, Harry Potter, Ainsi parlait Zarathoustra, Le Seigneur des anneaux et Séraphin, un homme et son péché. Un programme accessible, bref.
Le 10 septembre à 20 h
À la Salle J.-A.-Thompson
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