Brendan Benson : Élégance pop

Ce n’est pas un hasard si le passage de Brendan Benson concorde sensiblement avec celui des White Stripes et du groupe les précédant sur la scène du Centre Bell, The Greenhornes. Le chanteur est en quelque sorte issu de la même équipée, jouant dans certaines villes en première partie du célèbre duo originaire tout comme lui de Détroit. Et pour compléter la valse, les Greenhornes ouvrent en d’autres lieux et moments pour Benson. "C’est plusieurs tournées en une seule, rigole-t-il, et nous sommes tous de très bons amis."

Des amitiés qu’il conjugue aussi à divers projets: alors qu’il a produit le dernier EP des Greenhornes, East Grand Blues récemment paru sur V2, il travaille depuis un bon moment en duo avec Jack White sur un album auquel il ne reste que de menues touches de finition à apporter et qui devrait paraître à la fin du printemps 2006. "Ce qu’on pourra entendre sur ce disque, ce sont nos deux styles qui s’entrechoquent." La pop raffinée de Benson se verra donc portée sur les bases blues-rock beaucoup plus lourdes et plus directes de White. "Du point de vue technique, nous avons aussi procédé d’une manière totalement différente de celle à laquelle je suis habitué, puisque nous avons tout enregistré live en studio avec plusieurs musiciens", affirme celui qui a joué de presque tous les instruments sur son troisième opus solo (Alternative to Love, également paru sur V2) et qui a ensuite procédé à un minutieux travail de mixage.

Quand cet album est paru au printemps dernier, les éloges ont fusé de toutes parts, certains critiques affirmant qu’il s’agissait, avec ses mélodies enjôleuses, ses refrains accrocheurs et ses arrangements spacieux, d’un album pop frôlant la perfection. "Ce genre de commentaires ne veut rien dire pour moi, car l’idée de ce que peut être une chanson pop parfaite reste très obscure. Une chanson parfaite, à mon avis, c’est une chanson dans laquelle les sentiments sont élégamment exprimés… et je ne suis vraiment pas convaincu que c’est ce que je parviens à faire, car il me semble que j’aborde trop de choses, que je m’éparpille trop dans ma conscience et dans mes rêves pour parvenir à tout transposer correctement."

Bien qu’il soit influencé par ce qui se déroule autour de lui (tous les récits amoureux, reluisants ou non, qu’il relate dans ses textes sont puisés à même les événements du réel) et par d’autres créateurs (des Beatles à Calexico), l’artiste s’avoue largement stimulé par les instruments et l’équipement mis à sa disposition. Rien de plus excitant donc qu’un nouvel ampli ou un nouveau micro. Alternative to Love a d’ailleurs été conçu à partir d’une artillerie entièrement renouvelée: "L’écriture d’une nouvelle chanson découle souvent du fait que j’ai un nouvel instrument entre les mains, car je peux ainsi expérimenter à partir de nouveaux sons et de nouvelles textures. Un jour, quelqu’un a oublié une guitare chez moi et je n’ai pu m’empêcher de l’empoigner pour m’amuser avec elle… J’ai aussitôt écrit une nouvelle pièce. Je suis un peu comme un enfant avec de nouveaux jouets."

Le 19 septembre
Au Main Hall
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