Les Chiens : Retour à la niche
Les Chiens lancent cette semaine leur cinquième album: Rösk. Un retour à l’intensité brute alors que le chanteur Éric Goulet, sous le nom de Monsieur Mono, continue d’envoûter les salles de la Métropole à coups de chansons calmes et sombres.
Lorsqu’un chanteur-compositeur décide de mettre son groupe en jachère pour se jeter tête première dans un projet solo, rares sont ceux qui peuvent prédire le temps que passera la formation sur la touche. En bout de ligne, l’attente des Chiens n’aura pas été si longue. Moins d’un an après l’ultime concert de la tournée Debout en décembre 2004 et six mois après la naissance de Monsieur Mono, Éric Goulet a déjà retrouvé la niche qu’il connaît si bien.
"Le retour des Chiens cet automne était prévu depuis déjà longtemps", explique Goulet attablé dans un café aux abords du parc Lafontaine. "C’est plutôt le succès remporté par Monsieur Mono qui fut une surprise. À la base, mes concerts au Café Espéranza en avril devaient être mes seules prestations sous la bannière de Mono." On connaît la suite: la demande excéda l’offre, et Goulet dut sortir son personnage à répétition au cours de la période estivale.
D’ailleurs, le réveil de sa formation ne freine en rien la carrière solo de Goulet. Même que dans la tête frisée du compositeur gracile, les morceaux de casse-tête s’ordonnent enfin. "Mono est pour moi une soupape qui m’aide à mettre en scène mes pièces douces. Après La Nuit dérobée, Les Chiens sont revenus sur un terrain plus rock avec les albums Live au Music-Hall et Debout. Soudainement, agencer en spectacle notre répertoire rock avec nos pièces tranquilles devenait un processus éreintant. Aujourd’hui, le contraste est plus facile à gérer. Monsieur Mono est devenu le véhicule de mes pièces calmes et Les Chiens, celui de mes compositions de rock brut. Les deux coexisteront simultanément."
Il suffit maintenant de lire entre les lignes pour comprendre que Rösk – déformation du mot rock – se veut un compact énergique où les suaves compositions cèdent le pas aux explosions sonores.
Après des mois d’inertie, les cabots Nicolas Jouannaut (basse), Marc Chartrain (batterie) et Éric Goulet (voix, guitare) veulent courir, jouer et mordre. Ils ont composé l’album en six semaines pour ensuite l’enregistrer en 12 jours échelonnés sur les mois de juillet et août 2005. Une période d’incubation anormalement courte pour Éric, réalisateur réputé pour l’ardeur et la profondeur de son travail studio. "Nous voulions un disque rock, mais nous voulions aussi quelque chose de plus minimal", révèle celui qui conserve toujours sa plume teintée de désespoir. "Sur Debout, il pouvait y avoir huit pistes de guitare en même temps. Cette fois, la formule est beaucoup plus simple. Je ne voulais pas d’une production complexe. Pour Les Chiens, ce cinquième album marque un retour au rock et au défoulement. L’unité du compact est parfaite pour la scène, où le groupe sera bien en avant."
À deux mois de sa rentrée automnale qui s’effectuera dans le cadre de Coup de cœur francophone, la bête laisse entendre son grognement.
Les Chiens
Rösk
(C4 / DEP)
En magasin le 20 septembre