Les Porn Flakes : Dans le bon vieux temps, ça se passait d’même
Les Porn Flakes ou la joie retrouvée de faire de la musique dans un sous-sol entre musiciens enthousiastes et détendus. Rencontre avec Dan Georgesco, tête pensante de la formation à géométrie variable.
"Former un groupe pour jouer les tounes qu’on aime et avoir du fun avec les amis." C’est par ces mots que Dan Georgesco (guitariste, compositeur et fondateur de Too Many Cooks) a donné naissance, en mai 2000, à ce gros trip rock connu aujourd’hui sous le nom des Porn Flakes. Après cinq années de Rock’n’roll Orgies mémorables, le groupe lance le 20 septembre son premier album, sous étiquette Novem.
Georgesco, Mike Plant (guitariste et lui aussi ex-membre de Too Many Cooks), Alain Quirion (l’ex-batteur de Zébulon) et Maurice "Soso" Williams (bassiste d’Ariane Moffatt et de Garou) se sont entourés de grosses pointures pour ce premier opus de rock pesant: Jean Leloup, qui s’est retourné dans sa tombe pour nous pondre Les Corneilles, premier extrait de l’album; Kevin Parent, qui y va de deux chansons sur le disque, dont la jolie ballade en anglais Down in Mexico; Éric Lapointe, qui reprend Patof Blue en plus de faire des back vocals sur Deux autres bières, chantée par nuls autres que Papa et Junior Bougon (Rémy Girard et Antoine Bertrand!); sans oublier Stefie Shock, Lulu Hugues, Anik Jean…
"L’idée, c’est de réunir des musiciens qui ont le goût de faire de la musique comme dans le bon vieux temps, explique Don Georgesco. Tout est tellement industriel, aujourd’hui, dans la musique. On est pressés en studio parce qu’on paye à l’heure, on engage des musiciens qui jouent avec leurs feuilles… Moi aussi, je joue de la guitare pour gagner ma vie. Mais les Porn Flakes, c’est notre espace de liberté. On jamme acoustique dans les sous-sols, parfois aux petites heures du matin, pour le seul plaisir de jouer. Et si quelque chose de bon sort de ça, bien c’est tant mieux. Ce n’est pas pour rien que Kevin, Éric et les autres aiment tant ça, jouer avec nous. Ils retrouvent les racines de leur amour pour la musique."
Cette spontanéité s’avère profitable. Elle permet l’expérimentation et donne parfois lieu à des moments uniques en studio. La création des Corneilles, racontée par Georgesco: "À cette époque-là, j’avais travaillé un peu pour Jean, on avait composé quelques musiques ensemble. Un matin, il rentre dans le studio où j’enregistrais avec les gars. Il n’avait pas dormi de la nuit, il était dans tous ses états: une amie à lui venait de prendre huit ans de prison pour importation d’héroïne. Il voulait faire une chanson avec cette histoire, sur l’une des musiques qu’on avait composées ensemble. Nous, on était censés enregistrer du vocal; on s’est regardés et on s’est dit: fuck it! On lui a donc installé un micro. Pendant ce temps-là, il s’est assis par terre pour écrire les paroles. Le gros du texte est sorti en dix minutes! Puis il s’est mis au micro et il a écrit la toune à mesure qu’il la chantait. Il gardait deux lignes de texte à la fois… c’était hallucinant, je n’avais jamais vu ça de ma vie. À la fin, on avait 50 tracks de vocal! Avec l’ingénieur de son, on a fait le ménage pour garder le meilleur. Il avait enregistré les harmonies, les back vocals. Ça avait l’air d’un gros bordel, mais tout le stock était là. C’était vraiment intense."
Porn Flakes
Éponyme
Novem