Guy-Philippe Wells : Les maux doux
Musique

Guy-Philippe Wells : Les maux doux

Guy-Philippe Wells a littéralement tourné sa veste. Il a troqué les bons vieux discours politiques pour des refrains assez décapants.

Guy-Philippe Wells

croyait qu’il avait peu de choses à dire lorsque l’appel de la chanson a sonné au début de la vingtaine. Les années ont passé; le temps a fait son œuvre. Après une escapade en politique chez les souverainistes, le nouveau protégé d’Edgar Bori a succombé à la tentation. Il livre Futur antérieur, un disque coloré qui brosse un portrait assez cru de la vie et de ses travers.

"Je pense que, quand j’ai commencé à faire de la politique à 22, 23 ans, je n’aurais pas été prêt à faire un disque comme celui-là. Je savais que je voulais écrire des chansons qui racontent des histoires, mais je savais que je n’avais pas encore grand-chose à raconter. Plusieurs années plus tard, j’ai plus d’histoires à raconter. J’ai vécu toutes sortes de choses qui font en sorte que les chansons sont plus intéressantes", avoue l’artiste originaire du Saguenay.

Les textes de Wells, quoique fort bien tissés, ne font pas dans la dentelle. Tantôt ils exposent au soleil des sujets qu’on préfèrerait plus discrets, tantôt ils dévoilent sans censure des portions savoureuses d’une imagerie masculine, comme dans la pièce J’ai: "J’ai juste besoin d’une cigarette/D’une fille qui voudrait que’j’la mette/C’est tout c’que j’demande à Vishnou/Deux petits plaisirs et puis c’est tout." "Souvent, dans les chansons, je trouve qu’il y a une retenue par rapport à la sexualité. Je ne sais pas pourquoi. On en parle partout: à la télévision, dans les films… Mais on en parle très peu dans les chansons. C’est rare dans les chansons qu’on parle assez crûment de sexe. Mais je n’ai jamais voulu faire dans la vulgarité. J’ai essayé de l’amener d’une manière assez ironique, assez comique. Je n’avais pas le goût d’utiliser la sexualité pour choquer. Au contraire, je voulais amuser les gens avec ça." L’auteur-compositeur-interprète aborde tout avec humour. Une façon de rendre les problèmes un peu plus légers… "Souvent, ça part d’un malaise. Et j’essaye de le dédramatiser."

Le passage de Guy-Philippe Wells de la politique à la musique en 1998 peut sembler surprenant. Cependant, pour lui, ce changement était devenu évident après l’écriture, deux ans plus tôt, de Jusqu’où l’eau est profonde. "C’est la chanson qui m’a donné l’élan de faire ça. C’est une fois que j’ai fait cette chanson que je me suis dit que j’étais capable de ce métier-là." Du coup, il venait de comprendre qu’il tenait un filon, qu’il avait enfin atteint la maturité nécessaire pour conter.

Guy-Philippe Wells
Futur antérieur
(Productions de l’onde)