Steve Hackett : La métamorphose
Steve Hackett, l’ancien guitariste de Genesis, délaisse les lasers et transporte plutôt sa guitare classique pour la tournée en cours.
Il a marqué le rock progressif des années 70 avec un son de guitare inimitable qui a fait les beaux jours de l’époque glorieuse de Genesis. Loin de s’être arrêté là, Steve Hackett compte plus d’une trentaine de productions discographiques depuis son départ du groupe, en 1977. N’empêche… lorsqu’on le tient au bout du fil, on ne peut s’empêcher de lui dire que la première fois qu’on l’a vu, c’était sur scène avec Genesis, durant la tournée The Lamb Lies Down on Broadway, en 75. "Ah, bien sûr, répond-il, c’est amusant, mais on revient toujours à ce disque… Ça a sans doute marqué beaucoup de monde, mais pour moi, ce n’est qu’un des disques que j’ai faits avec le groupe. Ça m’a laissé beaucoup de bons souvenirs et il y a sur ce disque en particulier de très bonnes choses, mais ça fait un bon bout de temps…"
Le plus récent enregistrement de Steve Hackett ne l’aidera peut-être pas à mettre cette époque derrière lui, puisque le sujet de Metamorpheus est l’histoire d’Orphée, un récit qui rappelle à plusieurs égards l’histoire de Rael dans The Lamb… "La grande différence, note-t-il, c’est que dans The Lamb, Rael cherchait à se sauver lui-même, tandis qu’Orphée se sacrifie sur l’autel de l’amour. De plus, il représente en quelque sorte le pouvoir guérisseur de la musique et l’espoir que porte le musicien."
Le disque – entièrement instrumental -, sur lequel Hackett joue de la guitare classique accompagné du Underworld Orchestra (un petit ensemble grossi grâce à la magie du studio), plaira sans doute à ceux qui ont aimé sa transposition orchestrale de la pièce de Shakespeare A Midsummer Night’s Dream en 1997, avec le Royal Philharmonic Orchestra. On s’étonne un peu, voire beaucoup, d’entendre ici des musiques très romantiques, début XXe siècle, venant d’un guitar hero de rock progressif. "Je fais toutes sortes de disques, explique-t-il; quelques fois, c’est strictement rock’n’roll, et d’autres fois, c’est mélangé. Je n’ai aucune allégeance à un style en particulier et je ne ressens pas forcément le besoin d’être "moderne"." Certains auditeurs seront sans doute étonnés par la saveur espagnole du jeu de Hackett dans certains passages. "J’ai certainement des influences du style espagnol, particulièrement quand je joue de la guitare classique, mais pour les orchestrations, c’est plutôt l’école russe qui m’inspire."
Les orchestrations seront bien différentes durant cette tournée, puisque c’est un trio que nous présente le guitariste. "Je n’essaierai pas de reproduire la musique de Metamorpheus, ce serait parfaitement inapproprié; il y en aura quelques extraits, mais avec la guitare classique, la flûte (son frère John) et les claviers (Roger King), on peut faire beaucoup de choses" (et même du Genesis). Pas d’harmonica? "Oh non, pas dans ce concert… Et je ne chanterai pas non plus, même si je m’améliore de ce côté-là!" S’il le fait souvent en Europe, ce sera la première fois que l’on pourra voir Steve Hackett en concert acoustique à Québec.
Le 28 septembre à 20 h
À l’Impérial
Voir calendrier Jazz/Actuelle