Pop Montréal : Quand ça fait Pop!
L’exaltant festival Pop Montréal largue les amarres le 27 septembre. Fébrile, vous jubilez déjà sans trop savoir où jeter votre dévolu? Voici plusieurs pistes, quelques promesses, des valeurs sûres et de belles surprises en vue. À vos marques…
ANTONY & THE JOHNSONS
Petit protégé de Lou Reed, ami de Devendra Banhart et de Rufus Wainwright, Antony était passé tout discrètement, l’hiver dernier, dans un Main Hall désarmé devant autant de grâce. La présence de l’androgyne baroque dans la Métropole ces jours-ci risque de faire plus de bruit puisque le New-Yorkais d’origine anglaise vient de remporter le prestigieux prix Mercury pour I Am a Bird Now devant Bloc Party, M.I.A. et Coldplay, entre autres finalistes. "J’ai appris à chanter quand j’étais enfant, dans les chorales d’église. Puis je me suis intéressé à Kate Bush, Boy George; un peu plus tard, j’ai écouté Otis Redding, Billie Holiday et Nina Simone. Ma voix est un amalgame de mes influences: des artistes des années 80, une poignée de chanteurs folk, et quelques grandes voix noires. Mais c’est Boy George qui influença le plus mon désir de devenir chanteur, puisqu’il est le premier reflet de moi que je rencontrai dans le monde. Je m’étais alors dit: Ah, voilà ce que l’on fait quand on est comme moi, on devient chanteur… ", nous confiait-il en entrevue l’hiver dernier. À voir absolument, aussi parce que les sœurettes déglinguées de CocoRosie ouvrent le bal, ce 29 septembre à La Tulipe. (M. H. Poitras)
BECK
Beck au Centre Bell? On aurait préféré l’entendre au Métropolis, voire dans un théâtre plus intime (notre rêve: écouter le bonhomme jouer tout Mutations et Sea Change dans une armoire à balai, accompagné de sa seule guitare). Remarquez, le quartier général de la Sainte Flanelle, c’est déjà mieux que l’hooorrrible CEPSUM, qui avait accueilli le garçon lors de la tournée Midnite Vultures, en 2001. Qu’attendre de ce nouveau spectacle, inscrit à la programmation de Pop Montréal? On espère que le contexte live donnera un souffle neuf aux chansons de Guero, un album intéressant à disséquer, mais dont le pouvoir d’attraction s’est assez rapidement émoussé. Le 28 septembre. Avec McRorie et Islands. Au Centre Bell. (M. Defoy)
KISS ME DEADLY
Aux côtés des Wolf Parade, Priestess et autres Angles Morts, Kiss Me Deadly fait partie de ces formations anglophones pouvant aspirer à représenter Montréal sur la scène indépendante mondiale. Et depuis que la sensation britannique Bloc Party a eu le coup de foudre pour le groupe – au point de l’inviter pour une tournée nord-américaine -, tous les espoirs sont permis. Avec le maxi Amoureux cosmiques lancé cet été, Kiss Me Deadly nous a offert un avant-goût de son album Misty Medley, à paraître le 4 octobre sur l’étiquette Alien8Recordings. On parle d’une pop cérébrale parfois dansante, tantôt planante. Le quintette évoque les Sonic Youth, Blonde Redhead et The Sugarcubes. Il sera en concert le 1er octobre à la Casa del Popolo avec Fox the Boombox et DJ Lynne T (Lesbians on Ecstasy). (O. Robillard Laveaux)
TTC
Encensé par la critique il y a trois ans lors de la parution d’un premier album au titre dérisoire (Ceci n’est pas un disque), le trio français TTC a causé une commotion au sein de l’industrie hip-hop alternative. Préconisant l’éclectisme sonore et la déconstruction, la bande a réussi à rendre harmonieuses l’expérimentation et l’ironie grâce à des beats solides comme le béton et une vibe festive et funky à souhait, tout en faisant résonner la langue de Molière avec un flow impeccable. Sous contrat avec le label londonien Big Dada, TTC fait un pied de nez au hip-hop formaté pour la radio et redonne un peu de vigueur et d’audace au rap francophone. En attendant la nouvelle mouture des trois M.C., rappelons à l’amateur qu’il peut mettre la main sur un délicieux mix-tape de Cuisinier. Un retour en terre montréalaise à ne pas manquer dans le cadre de Pop Montréal, le 28 septembre au Club Soda avec Busdriver et Ghislain Poirier. Ça va sérieusement bouncer! (S. Martel)
NEW BUFFALO
Photo: Darren Seltman |
Quand vient le temps de faire des découvertes, on peut avoir confiance en l’écurie Arts & Crafts, l’enthousiasmant label canadien qui nous fit connaître les Stars, Feist et autres Broken Social Scene. Nouvelle pouliche signée il y a peu, Sally Seltmann lançait récemment le très rêveur The Last Beautiful Day, son premier album (après un EP remarqué), moins folk que Beth Orton, moins cristallin que le Vespertine de Björk, moins dépouillé que les bluettes d’Emiliana Torrini, mais dans les mêmes eaux tranquilles, celles d’une pop lyrique et intérieure comme Maria Taylor sait aussi en tricoter. Enregistré dans son studio maison à Melbourne, cet album sur lequel l’Australienne joue de tous les instruments convie orgues analogiques enivrés, piano, des échantillons virés de tous bords, tous côtés, des cuivres d’une étonnante discrétion et d’une grande douceur et, surtout, une voix qui sait prendre son temps. Tout ça nous rappelle que, parfois, une toune sans drum ni guitare, ça fait du bien. Le 30 septembre au Main Hall. Avec Jason Collett, Apostle of Hustle et The Most Serene Republic. (M. H. Poitras)
FOXY BROWN
Depuis sa première participation sur un titre de LL Cool J, Foxy Brown a toujours nourri la controverse. De sa réputation surfaite de poupée bitch jusqu’à ses textes aux références sexuelles explicites, la demoiselle fait jaser. À la suite de la mise en marché de sa ligne d’articles de fourrure, de l’émission de télé-réalité Foxy’s Family et quatre ans après la parution d’un Broken Silence qui élargissait les horizons musicaux de la M.C. féline au franc-parler, voilà qu’elle récidive avec un quatrième opus, Black Roses. Dans le cadre du festival Pop Montréal, la Material Girl du hip-hop sera de passage dans la Métropole afin de présenter ses nouvelles pièces. Entourée de précieux collaborateurs sur disque, on se demande comment la Brooklynoise se débrouillera seule sur scène. Une soirée groovy et sexy en perspective. Au Club Le Dôme, le 30 septembre, avec Bad News Brown. (S. Martel)
THE HOT SPRINGS
The Hot Springs Photo: John Londono |
Après avoir sillonné les routes canadiennes dans le cadre de la mini-tournée Popoff Tour 2005, The Hot Springs ont passé la deuxième moitié de leur été à travailler sur de nouvelles pièces que les Abitibiens ont pu découvrir au FME. Plus mordant, le groupe se forge tranquillement une personnalité propre grâce à des compositions toujours accessibles, mais plus raffinées que de simples hymnes pop ravageurs. À défaut de présenter ses nouvelles pièces sur le myspace.com/thehotsprings, le combo montréalais vous propose d’y télécharger une version démo de la pièce Ici, où Julien Mineau (Malajube) accompagne aux claviers la chanteuse Giselle Webber. Le quatuor investira le Divan Orange le 28 septembre avec Telefauna. (O. Robillard Laveaux)
APOSTLE OF HUSTLE
Il semble exister au sein de Broken Social Scene davantage de projets musicaux que peut compter de membres le pullulant ménage torontois. Apostle of Hustle est l’un de ceux-ci, mené par le guitariste et chanteur Andrew Whiteman, féru de folk, de rock étoffé, éthéré ou tropical, ami des rythmes déconcertants et mélodies enivrantes. Formé vers 2001, le trio apostolique complété par le percussionniste Dean Stone et le contrebassiste Julian Brown lançait à l’été 2004 Folkloric Feel (Arts & Crafts), y recevant Feist, Kevin Drew, Amy Millan et plusieurs autres cousins. Voyons voir ce qui sera réservé aux disciples du Pop Montréal massés au Main Hall, le vendredi 30 septembre dès 21 h 30, avec The Most Serene Republic, New Buffalo et Jason Collett. (P. Ouellet)