Jean-Marie Zeitouni : La touche Zeitouni
Musique

Jean-Marie Zeitouni : La touche Zeitouni

Jean-Marie Zeitouni dirige le premier concert des Violons du Roy. Tchaïkovski en tête et musiciens en vedette, c’est l’occasion rêvée d’assister à un rendez-vous charismatique.

Maintenant chef d’orchestre associé aux Violons du Roy à part entière depuis 2004, Jean-Marie Zeitouni a le plaisir de se démarquer à la tête de cet orchestre avec la série Da Camera. Cette série se distingue de la vocation première de l’orchestre de chambre, au départ concentrée dans le répertoire baroque, et ouvre la saison 2005-2006. "C’est l’un des facteurs qui a joué dans mon association avec les Violons du Roy, précise Jean-Marie Zeitouni. Bernard Labadie [le chef fondateur] voulait une personne qui soit familiarisée avec l’orchestre et apte à ouvrir le répertoire vers les XIXe et XXe siècles. C’est l’une des missions du volet Da Camera, l’autre étant de mettre en valeur les musiciens, qui participent directement à la sélection des programmes." Cette sélection vaste a intégré, dans les années passées, des compositeurs tels que Dvorák, Britten et Piazzolla.

Pour ce concert d’ouverture, les musiciens et Jean-Marie Zeitouni ont choisi Tchaïkovski, un programme romantique aux mélodies envoûtantes. "Souvenir de Florence, le sextuor à cordes, était une suggestion de longue date de la part des musiciens, indique le chef d’orchestre. C’était le prétexte idéal pour présenter un hommage à Tchaïkovski et accorder une place toute particulière à Sylvain Murray, l’un de nos violoncellistes." Celui-ci aura, entre autres, l’occasion de se distinguer dans l’Andante cantabile, un mouvement du quatuor à cordes de l’opus 11 adapté pour orchestre de chambre, et dans la Sérénade pour cordes, opus 48.

Da Camera est une série ouverte aux musiciens et à leur expertise. Est-ce à dire que Jean-Marie Zeitouni fait un exercice de direction démocratique? "Ce n’est jamais démocratique, souligne-t-il. Je ne pense pas que les musiciens apprécieraient une attitude trop ouverte aux suggestions en matière d’interprétation. Tout dépend du contexte aussi. Chez les Violons du Roy, il y a une sélection plus naturelle chez les musiciens que dans les grands orchestres, par exemple. C’est un orchestre de 15 musiciens, flexible, qui offre des circonstances de travail idéales pour faire passer le message. Mais, c’est impératif, il faut une vision claire du répertoire. Sans être un fanatique de contrôle, je crois que les répétitions doivent être en lien avec celle-ci. C’est un juste équilibre entre poser les balises pour une exécution appropriée et faire comprendre l’idée générale de l’œuvre." Cette pensée musicale est inspirée par le chef d’orchestre Raffi Armenian, avec qui Jean-Marie Zeitouni a travaillé par le passé. "La direction d’orchestre, dans mon cheminement professionnel, est venue d’une simple motivation musicale", explique Jean-Marie Zeitouni, qui a exercé le métier de percussionniste avant de se consacrer à la direction. "Je n’ai jamais eu de modèle ou encore d’idole en tant que chef d’orchestre. Raffi m’a fait comprendre, par son travail et la relation qu’il entretient avec la musique, l’importance du respect qu’on doit avoir pour celle-ci. C’étaient des valeurs communes."

Le 30 septembre à 20 h
À la Chapelle historique Bon-Pasteur
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