Lawrence Lepage : Place à la chanson
C’est à l’occasion du 25e anniversaire du Relais d’espérance que seront réunis sur scène un pionnier de la chanson venu du Bas-du-Fleuve, Lawrence Lepage, et une digne recrue originaire de Cap-de-la-Madeleine, Steve Normandin. Situé sur la 4e Avenue, l’organisme communautaire fondé en octobre 1980 a pour mission d’aider les personnes à retrouver confiance, espoir et joie de vivre. Personne tout indiquée pour panser ce type de plaies, Lawrence Lepage ne s’est pas fait prier. "C’est mon ami Pierre Jobin qui m’a appelé pour faire ça, parce que j’ai ouvert sa boîte à chansons en 1964, et que j’ai fermé ses Oiseaux de passage en 2004!" s’esclaffe le jovial bonhomme né à Nazareth, près de Rimouski, en 1932. "J’ai même joué à son mariage! lance-t-il, laissant libre cours aux souvenirs. Dans le temps, on couchait chez eux, on mangeait chez eux. Des fois, je dormais sous la table quand il y avait trop de monde! Il y avait Calvé, Gauthier, Pierre Létourneau, Jean-Guy Gaulin…" Des histoires à partager, Lepage en regorge: de ses aventures de trappe à ses débuts comme guitariste accompagnateur à CJBR en passant par les caisses de Laurentide sur le Trocadéro, sa recette de lièvre mariné au vin rouge et ses récents problèmes de santé, on ne saurait imaginer être plus vivant, exhalant musique et poésie.
"Ça me dit de faire de la chanson, même à mon âge, de recommencer tout ça et d’aller voir le monde, de partager avec eux ce que j’écris, de leur donner ce que j’ai, et qu’eux me donnent ce qu’ils en pensent et qu’on en parle ensemble. C’est ça qui me rend heureux; rencontrer des gens le fun. Et je recommence tranquillement", poursuit celui qui caresse aussi un projet d’enregistrement en concert. "Peut-être à Québec, avec mes musiciens. Puis je pourrais inviter Steve Normandin! Je l’aime beaucoup, il est amusant et il a de très beaux textes. Il est vite et rapide; il m’a beaucoup étonné", poursuit-il, soulignant au passage son admiration pour les Pierre Lapointe, Mara Tremblay et Alain Souchon, avant de parler un brin de la soirée du 1er octobre. "Avec Steve, on va faire chacun 45 minutes, puis à la fin, les gens dans la salle pourront nous demander des chansons; j’apporte des partitions puis je les donne à Steve. On va regarder ça un peu dans l’après-midi, mais il les connaît!" assure le père des Monsieur Marcoux, Mon Vieux François et autres Salut Ti-Cœur. "Mais j’ai été étonné parce que quand je suis allé chanter aux Oiseaux de passage, les gens me demandaient des chansons que je ne chantais plus du tout! C’était des jeunes dont les parents avaient ces disques-là; j’ai été vraiment surpris de ça! Parce que moi, j’avais surtout écrit des chansons pour les coureurs de bois, les trappeurs, les braconniers, les chasseurs de canard, les pêcheurs d’éperlan, les bûcherons, les draveurs…" Mais à chanter l’amitié, la nature ou le bonheur de vivre, difficile de trouver sourde oreille. Et l’amour, M. Lepage? Car on dit impératif pour quiconque ayant la chance de vous parler d’aborder la question. Après un long silence au bout du fil, avec un rictus dans la voix: "Oui… Mais pour parler de ça, il faudrait s’asseoir avec un petit verre de vin rouge…"
Le 1er octobre à 20 h
Au Relais d’espérance (1001, 4e Avenue)
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Pierrot
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