Architecture in Helsinki : En cas de mort
Architecture in Helsinki quitte ses terres australiennes pour propager sa bonne nouvelle: une pop symphonique et enchevêtrée qui irradie.
Fanfare déglinguée ou orchestre pop? Voici un groupe qui affiche un goût marqué pour la démesure et qui excelle dans l’art de la surprise. Son nom, d’abord, intrigue franchement. Bien que le patronyme fasse référence à la capitale finlandaise, c’est pourtant d’une contrée de l’hémisphère sud que les huit musiciens d’Architecture in Helsinki proviennent, soit d’Australie.
S’agit ensuite de jeter une oreille aux périples hasardeux que sont leurs disques pour les soupçonner d’être une bande de joyeux illuminés. Dans un studio-maison baptisé le "Super Melody World" ils élaborent à la bonne franquette une musique qui nous happe au cœur d’un monde fabuleux où tintent des clochettes, éclatent des feux d’artifice, s’élèvent des voix aériennes et des chorales ingénues, où miaulent les chats. Et une collection démesurée d’instruments s’en mêle: marimba, bongos, violons, xylophone, trombone, tuba, sitar, synthétiseur prennent entre autres part aux structures tantôt naïves et minimalistes, tantôt érigées en arrangements à grand déploiement. C’est agréablement étourdissant et à la fois dramatique, réconfortant, mais aussi troublant.
Initiée à l’école secondaire, l’aventure se poursuit de manière un peu brouillon, sans que cela ait été vraiment prévu par cette troupe d’amis qui ont grandi ensemble dans une campagne qu’ils ont un jour quittée afin d’étudier et de travailler en ville. "Depuis nos tout débuts, il existe une chimie exceptionnelle entre nous, je dirais même une véritable magie, que nous avons réussi à conserver durant toutes ces années d’une manière que je ne m’explique pas trop. Probablement parce que nous cherchons surtout à nous amuser, sans viser de résultat précis", raconte Cameron Bird, le chanteur et pivot créatif du clan, depuis sa demeure de Melbourne.
C’est en plein cœur de l’hiver australien, reclus dans leur quartier général, qu’ils ont tout doucement élaboré In Case We Die, leur deuxième album (paru au printemps dernier, un an après leur premier opus Fingers Crossed). Amis et connaissances débarquaient au studio pour discuter, prendre le thé et à l’occasion s’adonner à quelques divagations sonores. Ainsi, près d’une quarantaine de musiciens ont participé à la production.
Forcés de réduire les effectifs quand ils entament des tournées et montent sur scène, c’est tout de même à une énergique fiesta que le groupe convie le public: "La scène est une expérience très excitante qui nous permet de porter les chansons vers de nouvelles directions; on ne sait jamais de quelle manière elles peuvent évoluer de soir en soir. La scène nous alloue la possibilité de jouer plus fort, de danser, de sauter partout, de changer constamment de rôle, bref, de s’éclater. C’est un acte de liberté".
Le musicien se dit par ailleurs fort excité à l’idée de mettre les pieds à Montréal dont il admire la scène musicale et plusieurs groupes qui en sont issus. "J’aimerais peut-être même aller y vivre et y travailler quelque temps durant la prochaine année; cette ville me semble merveilleuse."
Le 2 octobre
Avec Patrick Watson
Au Cabaret
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