Michael Laucke : Richesse flamenco
Michael Laucke, maître en guitare flamenco, multiplie les concerts au pays et à l’étranger. Malgré un emploi du temps chargé, il s’arrête samedi à Bécancour.
Virtuose de la guitare, Michael Laucke compare sa vie à un conte de fées. Comment peut-on parler de notre carrière sans se pincer lorsqu’on a démarré dans le monde du spectacle au début de la vingtaine en faisant la première partie des Beatles, que notre colocataire a déjà été le guitariste Paco de Lucia et que notre deuxième concert aux États-Unis s’est tenu à la Maison-Blanche? "Tout ce que je voulais, c’est jouer de la guitare le mieux que je pouvais", se souvient-il.
"Quand on a cet âge-là, on est très naïf. Mais avec le temps, on apprécie la chance qu’on a eue. Parce qu’à cet âge-là, je tenais évidemment tout pour acquis. Je pensais que tout ça m’arrivait parce que j’étais bon", explique celui qui a soufflé sa 58e bougie en janvier dernier. S’il répétait entre 14 et 16 heures par jour, il admet n’avoir jamais pensé à l’époque que cette chance tenait peut-être du hasard. "J’ai des collègues guitaristes un peu partout dans le monde qui sont des génies, mais qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas l’occasion de jouer autant qu’ils le voudraient. Moi, je n’ai jamais eu ce problème-là."
Michael Laucke, un ancien élève de Rolando Valdes-Blain et d’Andrès Ségovia, a d’abord évolué dans les sentiers du classique. Cependant, sa rencontre avec Paco de Lucia l’a changé. Elle l’a orienté vers une toute nouvelle destination: le flamenco. Rapidement, il a adapté ce style à sa personnalité musicale. "C’est un flamenco commercialisé dans le bon sens, c’est-à-dire qu’il est moins ésotérique que le flamenco pur. Les gens s’identifient à ce genre. Il est très accessible. Par exemple, dans le concert, on fait deux pièces d’un groupe avec qui j’ai tourné aux États-Unis, les Gypsy Kings. En fait, mieux que le mot "commercial", je dirais que je fais un flamenco populaire. C’est aussi très influencé par mon background en classique. Donc, c’est un flamenco plus smooth."
Lors de son passage à Bécancour, Michael Laucke interprétera les pièces de son plus récent album, Flamenco Road. Et il entend bien semer le gène de la bonne humeur lors de cette soirée. "On m’a souvent qualifié de vendeur de bonheur", rit-il.
Le 1er octobre à 20 h 30
Au Manoir Bécancourt
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