Toutes les filles : Quatre filles dans le vent
Musique

Toutes les filles : Quatre filles dans le vent

Mara Tremblay, Ginette, Catherine Durand et Marie-Annick Lépine se réunissent cet automne pour une série de spectacles communs à travers le Québec, où l’improvisation sera de mise, et la folie, jamais loin.

À la veille de leur premier spectacle ensemble, les quatre filles s’étaient donné rendez-vous à l’appartement de Ginette pour une jam session précédée d’une petite bouffe légèrement arrosée au vin. Avant de passer à table, de la chambre à la cuisine, on entend des échos de leurs voix, des rires qui s’infiltrent partout entre elles. Visiblement, la joie et l’excitation les animent. Notre hôtesse – chaleureuse et prévenante – explique la genèse du projet: "L’idée est venue de Claude Larrivée et de Claude Boulette de Réseau 5. Leur but était de réunir des auteurs-compositeurs-interprètes masculins et féminins, de copier un peu les concepts de Folk Fest de l’Ouest américain et de Work Shop, ainsi que la tournée Blue Bird North, que j’avais faite avec Marc Déry et Ron Sexsmith. Des artistes, qui se connaissent ou non, arrivent sur scène avec leurs instruments, chacun fait une toune et on a le choix de juste écouter ou d’embarquer, on est tous sur scène en même temps."

Ainsi se déroulera la prestation des filles, comme le souligne Mara Tremblay: "On va écouter en jouant, c’est ça le secret lors d’un show comme ça, on va y aller au feeling." Et Catherine Durand de poursuivre: "Je pense qu’au fur à mesure que ça va progresser, il va sûrement y avoir des petits numéros qui vont prendre forme parce qu’on sera plus habituées de jouer entre nous. En ce qui me concerne, je n’ai jamais accompagné d’autre monde, je me suis toujours autoaccompagnée, je connais juste mes tounes; autour d’un feu de camp, je suis zéro! Ça va être un gros défi pour moi de prendre un petit peu de place et de m’inclure dans les chansons des autres, pour y apporter un peu de ma couleur." Que Catherine se rassure, à les écouter "jammer" ensemble ce dimanche après-midi, nul doute qu’elle s’intègre parfaitement aux trois autres, chacune étant particulièrement à l’écoute, disponible. Beau moment d’ouverture et de partage que celui-ci.

Lorsque Ginette a été contactée par Claude, qui voulait un volet masculin et un autre féminin, elle a suggéré les noms de Catherine, Mara et de Marie-Annick Lépine des Cowboys Fringants sans savoir que celle-ci faisait ses propres chansons, en parallèle à son travail dans le groupe, qui demeure néanmoins sa priorité: "Je ne parlerais pas d’une carrière solo, mais simplement d’un album, pour le plaisir", raconte la violoniste qui planchait déjà sur ses propres chansons avant la naissance des Cowboys. Plus tard, on entendra, retenant notre souffle, la délicieuse Marie-Annick chanter avec une mandoline sa composition Les beaux jours, qui traite de la condition féminine et est tout à fait à propos dans un pareil spectacle: "En fait, ça a toujours été mon rêve de jouer avec des filles, elles ont toujours été moins nombreuses, je suis surtout entourée de musiciens masculins. C’est vraiment l’fun pour nous autres de jouer entre femmes pour voir ce qu’on peut s’apporter l’une à l’autre."

D’autres noms sont annoncés pour ces séries de concerts à géométrie variable: Amélie Veille, Catherine Major, Véronique Dicaire, Anick Jean. Cinq auteures-compositrices-interprètes par soir, quatre chansons chacune. On ignore quelle musique pourra ressortir d’un tel mélange hétéroclite, mais une chose est sûre: le courant passe vraiment bien entre les filles ici réunies dans cet appartement. À la clef, elles sortent les instruments et improvisent. Ginette, derrière son clavier ou sa basse. Mara y va des splendides Tu es là et Douce lueur, pendant que la guitare de Catherine et l’accordéon de Marie-Annick tressent de nouveaux arrangements inventifs. Prometteuses fêtes.

Le 5 octobre (et le 16 novembre)
Au Cabaret Music-Hall
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