The New Pornographers : Chansons à faire rougir
Musique

The New Pornographers : Chansons à faire rougir

Comment les New Pornographers parviennent-ils à produire une pop aussi surpuissante? C’est ce qui semble arriver lorsqu’une bande de super-héros de la scène indie-rock canadienne unissent leurs forces.

"Cette fois, tout le monde est de la partie! s’enthousiasme Carl Newman à propos de la tournée entamée il y a quelques semaines, la plus importante que les New Pornographers aient jamais effectuée. Quelque part sur la route entre Los Angeles et San Diego, le chanteur et multi-instrumentiste à la tête du groupe nous informe de la présence sur scène de Dan Bejar, l’un des pivots créatifs de la formation (qui compte maintenant huit membres). L’événement est rarissime: le musicien (et deuxième chanteur), pourtant dans l’équipe depuis sa formation en 1997, a toujours préféré se consacrer à son autre formation, The Destroyer. "Depuis cinq ans, nous essayions de l’avoir avec nous en tournée, raconte Newman, et nous avons finalement réussi à le convaincre. Il a toujours été un très bon ami, alors de l’avoir avec nous s’avère aussi fantastique sur scène que dans l’autobus quand nous nous déplaçons de ville en ville."

Sur scène, une autre nouvelle bouille, celle de la nièce de Newman, Kathryn Calder, qui œuvre aussi au sein du groupe Immaculate Machine. Cette dernière s’est jointe au clan pour l’enregistrement de Twin Cinema, paru en août dernier, élevant ainsi à deux le nombre de chanteuses. Aux côtés d’une artiste de la trempe de Neko Case, la jeune femme âgée de 23 ans, également claviériste, aurait pu faire bien piètre figure, mais son timbre énergique parvient avec brio à illuminer les harmonies si distinctives de la bande de Vancouver.

Connu pour être un travailleur acharné et un éternel insatisfait, celui qui compose la majorité des titres avoue qu’il a toujours été déçu de ses accomplissements musicaux, ne les jugeant pas à la hauteur des œuvres qui l’ont guidé, des œuvres aussi majeures que l’album blanc des Beatles ou le Pet Sounds des Beach Boys. Il semble toutefois mieux gérer aujourd’hui ses excès de perfectionnisme: "Twin Cinema est le premier album dont je me sois senti entièrement satisfait, confie-t-il. Pourtant, nous n’y avons pas mis plus de temps que pour la réalisation des deux autres, et même peut-être un peu moins. Je crois que nous avons appris à travailler plus rapidement."

Alors que Mass Romantic (2000) et Electric Version (2003) présentaient des compositions qui hantent en un rien de temps l’auditeur avec des rythmiques effrénées et des mélodies sucrées à souhait, Twin Cinema mise beaucoup plus sur la retenue et l’introspection, et se fait de prime abord moins accrocheur. "Nous n’avons pas changé notre façon de procéder, seulement nous étions un peu lassés de cette formule très dynamique et nous avons voulu explorer de nouvelles directions."

De cette troisième collection de chansons, il en est quelques-unes que le musicien affectionne particulièrement sur scène: "J’aime faire The Bleeding Heart Show en raison de son importante montée d’intensité et Jackie, Dressed in Cobras pour son entrain. En fait, elles sont toutes passionnantes à jouer, et maintenant que nous avons trois albums à notre actif, ça m’attriste un peu à chaque fois de ne pas pouvoir faire tout notre répertoire et de devoir laisser certaines pièces de côté."

Le 11 octobre avec The Destroyer et Immaculate Machine
À La Tulipe
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