Tous les garçons : Trip de gars
Musique

Tous les garçons : Trip de gars

Alexandre Belliard, Yves Marchand (ex-Zébulon) et Damien Robitaille seront de la tournée québécoise Tous les garçons, des spectacles mis sur pied pour célébrer les auteurs-compositeurs d’ici dans un désir d’échanges créatifs improvisés.

Alexandre Belliard, Yves Marchand et Damien Robitaille participent à la tournée Tous les garçons, qui réunit cet automne des chanteurs québécois installés sur scène comme autour d’un feu de camp, pour faire de la musique ensemble, improviser, avec des partenaires qui changent sans cesse. Face à la fontaine, assis sur un banc, c’est Alexandre Belliard qui explique le point de départ du projet: "À la fin du printemps ou au début de l’été, j’ai fait un DVD de promotion avec Antoine Gratton et Jérôme Minière. Tous les trois, on avait jammé à cette occasion." Et voilà que les spectacles se montent, s’improvisent, restent ouverts à la surprise. "L’idée vient de La Tribu et de Ginette, raconte l’ex-Zébulon Yves Marchand, mais ils ont aussi mélangé plein de gens, des artistes extérieurs à la maison, comme nous par exemple." Belliard: "La première fois que j’ai vu ça, c’était au lancement de Jorane. Il y avait Ginette, Ève Cournoyer, cinq filles réunies sur scène, elles jouaient et intervenaient dans les tounes des autres." Tous sont emballés par ce concept qui permet, selon un Marchand narquois, de prouver qu’ils sont également des musiciens "et non pas seulement des chanteux et des poéteux", ironise-t-il derrière de grosses lunettes fumées qui lui donnent un drôle d’air (les femmes préfèrent les Gino?).

Pour Damien Robitaille, qui prépare actuellement un mini-album à paraître en novembre (et un vrai disque au printemps), ces spectacles lui donnent l’occasion de sortir de sa bulle solitaire: "Je joue toujours seul, ça me donne la chance de jammer avec d’autres musiciens. Mais c’est une expérience que j’ai déjà faite dans le passé. Je viens de l’Ontario, et les festivals folk là-bas, ça fait longtemps que ça existe, j’y ai participé à quelques reprises et c’est très amusant, tu rencontres du monde." Même son de cloche chez Belliard: "Pour moi, c’est nouveau. Je n’ai jamais fait de jams collectifs. J’ai toujours joué mes trucs en solo, alors ça m’ouvre un univers auquel je n’ai jamais eu accès. Ça risque d’être enrichissant, mais j’espère pouvoir assumer ça, car ce sont tous de bons musiciens!" lance-t-il, faisant rigoler ses camarades.

Et s’ouvre une parenthèse humoristique. Belliard: "Damien, je l’ai vu en spectacle à Tadoussac, mais pas au complet, car je chantais le même soir, ça se chevauchait." Robitaille de l’interrompre: "Ouais, c’est ça, avoue que tu trouvais ça plate!" Mais Belliard reprend vite son sérieux: "J’aimerais ça, aller voir l’univers de tout le monde, si c’est possible. J’ai entendu à la radio hier René Lussier, une chanson hilarante. J’ai hâte de rencontrer ce gars-là." Ça tombe bien, puisque Lussier participe à cette tournée, ainsi que – pour citer les plus connus – Thomas Hellman, Martin Léon, Vincent Vallières et Dumas.

Mais les gars croient que la meilleure raison d’assister à ces soirées collectives, c’est l’amour de l’art, bien avant l’affection que l’on porte déjà à tel ou tel artiste. On peut y faire de belles découvertes, mais on y va surtout pour écouter de bonnes chansons, une stimulante alchimie musicale. Certes, mais on peut toutefois regretter l’absence (du moins sur la programmation officielle, car des invités-surprises sont prévus) d’un Philippe B par exemple, qui se prêterait admirablement à ce concept dédié à la générosité, à l’écoute, à l’improvisation. Que ce soit du côté des gars comme des filles, tous souhaitent une soirée (au moins une) mixte. Que les fluides créatifs se mélangent. Que les banjos de Hellman et de Ginette s’entrelacent. Que les voix de Vallières et Marie-Annick Lépine duettisent. Que le feu prenne, tout simplement.

Le 12 octobre (et le 23 novembre)
Au Cabaret Music-Hall
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