Fembots : La valse des démolisseuses
Musique

Fembots : La valse des démolisseuses

Les Fembots traversent le pays afin de présenter leur troisième album, The City, en hommage à une ville qu’ils sentent leur échapper, victime comme plusieurs semblables de profonds bouleversements.

Né vers 1997 sous la forme d’un ludique projet d’enregistrement maison pour les multi-instrumentistes Dave Mackinnon et Brian Poirier (les premiers balbutiements engendrant le premier essai Mucho Cuidado, paru en 2000), les Fembots nous arrivent de la Ville reine, autre cité occidentale où plusieurs quartiers subissent de considérables transfigurations depuis un certain temps. "They’re selling it off brick by brick, pound by pound", clament-ils au gré des lamentations de scie égoïne sur la première des deux Demolition Waltz présentes sur The City (Paperbag Records). "Il y a une énorme explosion dans le domaine du bâtiment à Toronto depuis quelques années, rapporte Mackinnon. Le boom du condo semble assez bien répandu partout, en fait. Alors, on ne peut qu’observer l’endroit où l’on vit se mettre à changer dramatiquement, sur une courte période de temps… Pour le meilleur et pour le pire; certains changements peuvent être positifs, d’autres, négatifs, mais dans un cas comme dans l’autre, ça demeure assez difficile à vivre de voir les quartiers avoisinants disparaître, avec toute ton enfance. Dans mon coin, près de Kensington Market, avant, il y avait les quartiers italien et portugais, puis ça s’est "gentrifié" assez rapidement; les prix ont grimpé en flèche et tout a changé, presque de semaine en semaine…"

Ce chez-soi disparu, les Fembots en fixent les souvenirs en chansons afin d’en garder la trace. Sans délaisser complètement les délires exploratoires et sons iconoclastes du très relevé Small Town Murder Scene (2003), la formation aux inflexions country-folk à tendance sombre et planante aborde The City avec discernement, laissant place aux nombreux invités, dont les musiciens retenus pour cette traversée d’un mois qui les mènera de Charlottetown à Victoria: Jason Tait et Greg Smith, batteur et bassiste des Weakerthans, puis Paul Aucoin, des Sadies. "On est passés d’un extrême à l’autre, car lorsqu’on a débuté, on faisait tout à deux. Mais à force de "connecter" avec d’aussi bons instrumentistes et de jouer en groupe, on a vraiment apprécié l’idée de laisser ces collaborateurs amener les chansons vers de nouvelles directions", poursuit Mackinnon, expliquant ensuite l’origine de cette vive passion pour les sonorités insolites. "Ça vient de nos premières expérimentations en duo, rigole-t-il, parce que Brian et moi avions fait partie de plusieurs groupes rock assez conventionnels avant ça. Ce groupe est vraiment né comme une chance pour nous de seulement se faire du plaisir et d’utiliser quoi que ce soit produisant un bruit pour faire de la musique. Cela vient surtout de notre volonté de briser de vieilles habitudes et de trouver un endroit plus rafraîchissant pour nous… Pour moi, ce qu’il y a de plus excitant dans la musique se retrouve toujours dans les accidents, quand les choses se dirigent soudainement dans une direction que tu n’aurais jamais crue imaginable. C’est ce qui sert d’inspiration principale dans ce que l’on fait…"

Le 16 octobre à 20 h avec (Swedish) Death Polka
Au Temps Partiel
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