Sylvie Jean : Tenir au vrai
Sylvie Jean fait partie de ces auteurs-compositeurs-interprètes qui se produiront cet automne à l’Intendant. Elle nous parle de ses débuts en chanson, de sa rencontre déterminante avec Bori et de son premier album, Déjouer le vent.
Originaire d’Alma, la jeune femme naît dans un milieu familial qui favorise l’éveil à la musique: la mère fredonne des chansons francophones, le père joue du flamenco. "Ma mère dit qu’à 10 ans, j’inventais déjà des mélodies." À l’adolescence, elle écoute Brassens, dont elle aime bien l’aspect narratif des textes, l’humour. Puis, elle cite comme influences Tori Amos et Suzanne Vega pour leurs voix, pour le caractère intimiste: "J’ai commencé à me produire en public en présentant un hommage à Tori Amos. Par la suite, en août 2001, grâce à une bourse de l’Agence Québec Wallonie Bruxelles, j’ai présenté, avec des amis musiciens, une série de spectacles sur la chanson québécoise à Nivelles, près de Bruxelles. C’est à ce moment-là qu’ont été mises au monde les cinq chansons qui m’ont permis de faire un démo." Ce voyage aura donné encore plus à Sylvie Jean la piqûre de la chanson. Puis, en mai 2002, la rencontre avec Edgar Bori a un effet déterminant. Elle signe un contrat avec lui pour les Productions de l’onde.
En avril 2005, Sylvie Jean fait paraître Déjouer le vent. Le titre suggère le parcours des récentes années: "Apprendre, même si le vent ne nous est pas toujours favorable, à bien l’utiliser." L’auteure-compositrice-interprète pose un regard lucide sur la société, sur les relations interpersonnelles et sur ces enfants qui savent nous remettre au monde: "Ce qui m’indigne, c’est l’hypocrisie. J’aime l’authenticité, les choses vraies. Nous sommes pris comme dans un engrenage. La chanson Silence, on tourne présente le monde comme un film dans lequel on joue, un tour de manège dont on ne peut pas descendre. Par contre, mes deux garçons me donnent de l’énergie. C’est pour eux que j’ai d’abord chanté!" Une chanson plus grave, Dernier Appart, évoque le lien privilégié que la chanteuse avait avec son grand-père, Jean-Pierre Jean: "J’ai creusé plus profondément dans mes sentiments. Mon grand-père était un artiste multi-disciplinaire: il écrivait de la poésie, il faisait de la photo, c’était un grand voyageur."
La réalisation de Déjouer le vent, assumée par Edgar Bori, est très soignée. La diversité des instruments permet de créer un univers particulier pour chaque chanson et de découvrir la voix de Sylvie Jean, l’émotion qui l’habite: "Bori respecte beaucoup les gens. Il sait aller chercher le meilleur de la personne. Pour ce premier album, il m’a suggéré de dire d’où je pars, qui je suis. Il m’a appris beaucoup, m’a fait perdre certains tics." Des musiciens comme Pascal Bouchard (percussions), Francis Covan (accordéon), Richard Savoie (saxophones) et Catherine Major (piano) entourent l’artiste. Comme cette dernière, Sylvie Jean est passée par d’autres voies que celle de Star Académie. En août 2005, elle remportait, au concours Chanson en fête de Saint-Ambroise, le Prix Ma Première Place des Arts. À l’Intendant, elle partage un programme double avec Jean Viau, dont la critique a encensé l’album paru cette année.
Les 13 et 14 octobre à 20 h
À l’Intendant
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