Death Cab For Cutie : Destinées
Death Cab For Cutie se pointe ici deux ans exactement après sa première visite. Le groupe a depuis traversé une importante période pivot et emprunté une trajectoire sensiblement nouvelle. L’heure est aux bilans.
En signant avec Atlantic, les membres de Death Cab For Cutie mettaient fin à leur collaboration avec l’étiquette indépendante Barsuk commencée en 1999 lors de la parution de leur premier album (Something About Airplanes). Ainsi, avec Plans sorti il y a un peu plus d’un mois, le quartet de Seattle soufflait son statut d’icône du rock indépendant. Une décision qui, selon le bassiste Nick Harmer, n’a rien du désaveu: "On considérera toujours Barsuk comme notre famille, mais le temps de quitter la maison était venu et nous nous sommes lancés. C’est gros, c’est fou, c’est épeurant… Nous sommes en train de vivre le genre de moments où tu t’ennuies de tes parents tout en étant convaincu de ne pas vouloir retourner vivre avec eux."
Au point d’accomplissement où ils en étaient rendus, DCFC aura considéré que ses intérêts seraient mieux servis par une structure plus élaborée. "Les gens qui sont fâchés ou insultés que nous ayons pris cette décision sont le genre de fans qui, de toute manière, ne supportent pas la popularité. Notre album précédent (Transatlanticism) a connu un grand succès et nous avons vendu un bon nombre de copies, un grand engouement autour de Postal Service (projet parallèle du chanteur et compositeur Ben Gibbard) s’est déployé, nous avons participé à la série The O.C. et à la tournée Vote For Change aux côtés de Pearl Jam, alors ceux-là ont probablement déjà quitté le navire. Les autres, ceux qui apprécient notre musique, comprendront que nous n’avons fait aucun compromis sur le plan de la création et que c’est ce qui compte."
N’empêche, ce nouvel album se fait plus doux, plus poli, plus introspectif et dévoile le groupe sous de nouveaux traits. "En tant qu’individus, nous sommes en pleine période de transition, alors, forcément, Plans en est le reflet", explique le musicien.
À une période charnière de leur vie, soit à l’orée de la trentaine, ils réalisent que les années ont passé. Qu’ils ont vieilli et que leurs relations impliquent des enjeux et des engagements plus sérieux. Le caractère éphémère des choses se révèle; le sentiment d’insouciance propre à la jeunesse s’estompe peu à peu. L’amour, surtout celui qui s’éloigne et que l’on perd, a toujours été prépondérant dans l’œuvre du groupe. Après tout, Death Cab ne s’est-il pas formé alors que Gibbard voulut transposer les cuisantes répercussions d’un rejet amoureux? Le thème de la mort s’immisce aujourd’hui dans les compositions et l’amour paraît y être intimement lié (I Will Follow you Into the Dark, What Sarah Said).
"Dire à quelqu’un qu’on l’aimera jusqu’à notre mort peut d’un côté paraître un peu déprimant, mais il s’agit en même temps d’une affirmation remplie d’un si bel et si fol espoir, c’est-à-dire celui de passer le reste de sa vie avec la même personne… Personnellement, je n’ai jamais vécu de telle situation, mais bon sens que cela doit être fabuleux!" Et comment!
Le 16 septembre
Au Spectrum
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