Marco Calliari : Côté velours
Musique

Marco Calliari : Côté velours

Marco Calliari, qui est aussi le chanteur d’Anonymus, dévoile un autre aspect de sa personnalité avec son spectacle italien, Che la vita. Entretien avec un dur au cœur tendre.

La chanson est la même dans les médias. Lorsqu’on parle de Marco Calliari, on ne peut s’empêcher de parler de son côté "mini-wheat", de sa bipolarité artistique, de sa double vie. Un an et demi après le lancement de son album Che la vita, l’artiste qui partage son temps entre son band de métal et son projet de musique traditionnelle italienne commence-t-il à être fatigué d’entendre cette ritournelle?

"Non, en fait, ça me permet de réveiller du monde et de briser des préjugés. Je fais quand même de la musique marginale d’un côté et de l’autre, le monde ne comprend pas comment quelque chose d’aussi sensible peut sortir de ce corps", rigole-t-il. Sa double étiquette lui permet également d’initier ses différents publics à un autre genre musical, ce qui l’amuse beaucoup. "J’ai une chanson heavy métal déjà en espagnol et en italien, mais réarrangée. Avant de la chanter, je la présente et je dis que c’est d’Anonymus. Puis, j’ajoute: "J’ai des CD d’Anonymus, si jamais vous êtes curieux. Ça s’écoute bien. Ça n’a pas besoin d’être écouté dans le tapis. Vous allez comprendre." Le dernier show où j’ai dit ça, j’ai vendu trois CD et ce n’était pas à des jeunes!"

Calliari sait tirer les ficelles de la fête. Sans trop de problème, il réussit à entraîner la foule où il veut. Un art qu’il a acquis au fil du temps. "Ça fait 16 ans qu’on joue ensemble, dit-il en parlant de son quintette. On se connaît vraiment très bien. Sur scène, autant on va chercher des sonorités géniales pour les tounes plus relax, autant à la fin, on fait lever le monde. On a une mentalité très heavy métal."

Comme Anomymus se trouve en période d’écriture pour un nouvel album qui devrait être lancé en avril 2006, Marco Calliari se consacre davantage à sa carrière solo. Il bosse donc sur ses spectacles ainsi que sur un enregistrement partiellement live qui devrait regrouper les pièces qu’il interprète en spectacle, mais qui ne figurent pas sur Che la vita. Plongé jusqu’aux oreilles dans les sonorités italiennes, il fait d’ailleurs quelques constats: "Tu rejoins plus de monde avec cette musique-là qu’avec Anonymus, même si c’est dans une autre langue. Je trouve ça vraiment drôle, car 90 % des gens qui viennent me voir ne comprennent pas. Et même s’ils ne comprennent rien, ça les touche à quelque part. Aussi, je me permets d’écrire plus de choses dans ce projet-là. Je ne sais pas pourquoi… Non, en fait, je le sais, pourquoi. Vu que c’est en italien, je me sens comme si personne ne me comprenait. Donc, je me permets d’écrire des trucs plus personnels. Je ne sais pas si c’est ça qui va rejoindre le monde inconsciemment." Et la réponse du public se révèle plutôt surprenante. "Je ne m’attendais pas à être capable de vivre d’une musique italienne au Québec. Je trouve ça très drôle parce que depuis deux ans, je vis de ça."

Le 22 octobre
À La Baravoise
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