David Hykes : D’un commun accord
David Hykes et le Chœur harmonique sont de passage à l’église Saint-Roch pour le Festival des musiques sacrées. Une expérience sonore intemporelle et sans frontières.
Tout commence par une carrière de cinéaste. C’est avec le film Moving Parts que David Hykes se découvre une nouvelle passion: la musique tibétaine. "En développant la trame sonore de ce film expérimental, explique David Hykes, j’avais accidentellement utilisé des harmoniques naturelles, donc non tempérées, au moyen d’une conception électronique. C’est un spectateur qui m’a interpellé après la projection pour me demander si j’avais composé la musique à partir de chants tibétains." Il n’était pas facile de se procurer des disques de chants tibétains à l’époque, mais la curiosité de David Hykes était piquée au vif et cela allait l’amener à l’assouvir en se consacrant à une carrière musicale à part entière. Grâce à la fondation du Chœur harmonique, il y a plus de 30 ans, cette démarche musicale se fait maintenant en collaboration avec des moines bouddhistes et le dalaï-lama lui-même. "Il y a en permanence un esprit de recherche qui émane de ce travail, souligne David Hykes. Spirituel et scientifique aussi. Le big bang est une illustration de l’attrait généré par ces harmoniques naturelles. Ce choc immense possède encore un rayonnement insoupçonné qui justifie le caractère universel de cette musique."
Il existe bel et bien un phénomène autour de David Hykes. Un public d’auditeurs variés et de tous âges, mélomanes avertis ou simples amateurs accidentels. C’est avec la parution de l’album Hearing Solar Winds que cette exceptionnelle reconnaissance populaire internationale est née. Cette musique a su inspirer maints artistes œuvrant dans le nouvel âge, une catégorie musicale pratiquant l’étiquette commerciale de la méditation en tout genre et à caractère thérapeutique. "Tout ce bla-bla entourant le new age… s’indigne David Hykes. Il ne faut pas aborder cette musique, ou vouloir la créer, avec une attitude de laisser-faire. Cette prétention absolue de vouloir soigner, d’apposer obligatoirement à cette forme d’expression musicale une propriété de guérison… Ce qui importe, c’est le travail, et d’être humble et honnête dans ce que l’on fait."
Compositeur à part entière, David Hykes propose dans le cadre du Festival des musiques sacrées un spectacle alliant musique et projections visuelles. En compagnie de sept musiciens (ney et percussions), les traditions orientales, occidentales et asiatiques s’entremêlent dans une expression vocale aux harmoniques de conception micro-tonale, libérée de tout schéma mélodique. "Il y a une part d’improvisation dans la prestation, explique David Hykes. C’est un terrain de rencontre avec le public et le lieu où se déroule la performance. Cette vibration constante ajoute une part d’invention dans la musique. Le visuel est en temps réel et propose un écho harmonique de la musique." Dans ce concert interactif, l’auditeur a un rôle déterminant, celui d’être ouvert à part entière à cette enveloppe sonore. "Il y a une résonance avec le public. Il suffit de s’accorder au moment présent." Nul besoin de vous dire d’éteindre vos cellulaires…
Le 29 octobre, dans le cadre du Festival des musiques sacrées
À l’église Saint-Roch
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