The Holmes Brothers : Blues de jouvence
Musique

The Holmes Brothers : Blues de jouvence

Les Holmes Brothers ne sont pas prêts d’accrocher leurs blues. Les trois sexagénaires prennent la route pour 20 dates nord-américaines et européennes, avant de se pencher sur un nouvel album. Toujours le feu aux tripes.

"Je vais vraiment bien pour une personne entière!" lance Wendell Holmes, joint à son domicile de Baltimore County, au Maryland. À 61 ans, le jovial guitariste, claviériste et chanteur est le plus jeune des Holmes Brothers, groupe complété par son frère Sherman, bassiste et chanteur de 66 ans, et par le batteur et chanteur Popsy Dixon, 63 ans. "Mais je crois que nous allons amener un guitariste rythmique avec nous en tournée cette fois-ci; ça me donne plus de liberté en tant que guitariste soliste", expose-t-il, ajoutant qu’un joueur de plus a bien peu d’impact sur la dynamique du vénérable trio, dont les premiers balbutiements remontent à la fin des années 60. "On a duré plus longtemps que la plupart des mariages, illustre-t-il. Cela fait à peu près 36 ans qu’on est ensemble et on s’aime toujours beaucoup. Alors la chimie est très, très bonne." Comme un vieux couple qui se comprend par télépathie? "Même plus besoin de parler, c’est vrai!" s’esclaffe-t-il.

Conciliant une foule de sonorités du Sud états-unien, les Holmes Brothers tirent leurs origines de Virginie, où les frères ont débuté très jeunes. "On a grandi dans une communauté très rurale, où il y avait très peu de musiciens, se souvient Wendell. Alors on était comme des gros poissons dans un petit étang! On avait la chance de jouer à l’église le dimanche, puis à la boîte du coin le samedi." Et si la plupart des groupes tendaient vers un genre précis, eux ont toujours préféré l’idée de tout fusionner. "Nous essayons d’incorporer toutes ces choses parce que, dans l’environnement où nous avons grandi, nous écoutions toutes sortes de musique; il y avait du gospel, du blues, mais aussi beaucoup de country et de western, beaucoup de Hank Williams et tout ça, car c’est une autre musique très importante par ici, dans le Sud, et je crois qu’elle porte les plus belles paroles du monde. Alors nous n’avons même pas à forcer; tous ces aspects se retrouvent dans notre musique. Comme le country possède les meilleurs textes et que le blues a la plus grande saveur, je crois que c’est un mélange parfait. Rajoutez-y un peu de gospel et ça donne les Holmes Brothers!"

Après cette tournée, la bande entend enregistrer le successeur de Simple Truths (Alligator, 2004) qui, sans négliger les interprétations, devrait compter une large part de compositions. L’inspiration serait donc loin de décroître avec l’âge. "Il faut d’abord que tu aies ce feu dans le ventre, acquiesce-t-il. Si jamais tu perds cette envie de jouer, ce plaisir de performer et de satisfaire ton auditoire, tu peux aussi bien tout arrêter. Personnellement, je ne peux m’imaginer arriver à un point où je n’aimerais plus jouer de la musique; c’est tellement partie prenante de moi! C’est vraiment une thérapie. Juste avant que tu appelles, j’étais assis à mon piano acoustique à jouer des trucs. Je me sentais bien! Je suis si bien, assis tout seul au piano, avec mon chat, à jouer de la musique…"

Le 1er novembre à 20 h 30
Au Liquor Store
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