Polémil Bazar : Folie optimale
Musique

Polémil Bazar : Folie optimale

Polémil Bazar, avec Avale ta montre, voulait se rapprocher le plus possible de l’énergie qu’il dégage sur scène. D’où son ton un peu plus festif.

Groupe de Québec engagé jusqu’à l’os, Polémil Bazar s’affranchit du côté plus sombre de Chants de mines. Il arrive avec Avale ta montre, un troisième album optimiste aux accents swing.

S’il saute à pieds joints dans l’univers de la fête, le band n’en perd pas son petit côté mordant, voire baveux. Le titre de son nouvel enregistrement se veut d’ailleurs assez révélateur. Il devient presque un cri d’alarme, une invitation à revoir ses valeurs dans une société où le temps est une denrée rare. "Il y a des moments dans la vie où c’est essentiel de suivre le rythme. Tu es obligé. Le problème, c’est d’avoir un rythme effréné pendant 10 ans, 30 ans ou 40 ans sans jamais t’arrêter pour faire des bilans, sans jamais te questionner sur les gestes que tu poses. Finalement, moi, j’appelle ça courir comme des poules pas de tête. Ça, c’est farfelu. Et si ça ne mène pas à la dépression, du moins, ça mène à des échecs de vie", croit le chanteur Hugo Fleury, qui écrit la majorité des textes. Le contrebassiste Thierry Gateau poursuit: "Et c’est même dangereux socialement, dans une certaine mesure. On est toujours en train de courir après n’importe quoi. Tout va trop vite. On pose des gestes qui sont complètement irréfléchis, irraisonnés, et qui sont dangereux. L’environnement est un bon exemple. Si tu prends le temps de vivre, tu prends le temps de réfléchir et de poser des gestes responsables comme citoyen. Et c’est ce genre d’appel que fait Avale ta montre."

Polémil Bazar ne bricole pas seulement des chansons qui égratignent. Il porte un message, celui de l’urgence d’agir. "On ne prône pas l’inaction, souligne la voix de la formation. Dans notre quotidien, on applique les valeurs qui sont véhiculées dans nos chansons. Donc, on est nous-mêmes. Mon exemple personnel, c’est des engagements environnementaux locaux, chez moi, à Québec. Je suis très sensible à des choses comme la famine en Afrique et les catastrophes naturelles. Ça me touche énormément et ça peut me tirer des larmes parfois. Sauf que je n’ai pas d’argent pour en donner et je ne peux pas faire grand-chose. Mais quand quelque chose se passe chez moi et que je peux agir, je le fais. Bon, évidemment, le recyclage, l’économie d’énergie sont des choses qu’on peut faire. Sinon, m’engager dans des comités de citoyens pour défendre des choses inacceptables sur le plan local… Imagine-toi un élan planétaire où tout le monde agit localement en pensant globalement. Ben… c’est comme ça que les choses peuvent changer!"

En attendant que la vapeur soit renversée, les six musiciens sèment des graines. Ils conscientisent leur public à leur manière et répandent la bonne humeur lorsqu’ils montent sur scène.

Le 29 octobre
Au Moulin Michel
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