Slipknot : Le temps des adieux

"Depuis la parution de Vol. 3 The Subliminal Verses (en 2004), notre concert dure 1 h 30. Comme on a le sentiment d’être à notre meilleur musicalement, on a décidé d’enregistrer 9.0: Live pour que les fans aient de quoi patienter pendant notre congé qui durera deux ans", explique le percussionniste Shawn "Clown" Crahan. Autrement dit, Slipknot n’a pas l’intention de lancer un disque dans un an, comme le fait la majorité des groupes. "On pourrait écrire 40 chansons dans les prochaines semaines et choisir les meilleures pour un prochain disque. Mais on n’a pas envie de le faire. On veut profiter de notre absence pour redéfinir notre son, et composer des pièces qu’on aura tous envie de jouer en concert pendant un an ensuite", raconte Shawn. Il aimerait aussi que le prochain cycle musical de Slipknot soit illustré par une plus grande variété de masques: "Je suis fatigué de n’avoir qu’un seul look pendant 18 mois après la parution d’un disque. Cela dit, je ne suis pas fatigué de porter le masque, car c’est ce qui crée la folie de Slipknot. Quand je mets mon masque, je deviens le Clown. Carrément. Mais surtout, quand le concert est fini, je peux aller dans la foule et discuter avec les gens. Seuls les plus rusés réalisent qui je suis. Sinon, on me confond souvent avec le chauffeur d’autobus", rit Shawn.

Le percussionniste ajoute qu’il n’a aucune inquiétude au sujet de l’avenir de Slipknot, car il n’est pas affecté par les rumeurs de rupture qui circulent au sujet du groupe. "Tu sais, l’aventure Slipknot aurait pu se terminer le jour de la signature du contrat avec Roadrunner, et j’aurais été content. J’ai réalisé tous mes rêves très rapidement après la parution de Slipknot, en 1999, puis j’ai ensuite compris que je n’ai pas besoin du groupe pour être heureux. Il me permet de payer mes factures, mais je suis conscient qu’on ne peut rien forcer dans la vie. C’est comme la grippe aviaire; elle va tuer des milliers de personnes sans raison, et on ne peut rien y changer", s’exclame le volubile percussionniste, qui se considère néanmoins chanceux de faire partie d’une formation populaire. "Je vois tous les jours des groupes qui gagnent seulement 150 $ par concert. Je suis peut-être une rareté dans le milieu, mais si jamais Slipknot se sépare, ça ne me brisera pas le cœur. Je repartirais de zéro demain matin s’il le fallait", assure-t-il.

De fait, Shawn ne se tournera pas les pouces durant les deux prochaines années. En février, il compte enregistrer le second disque de son projet To My Surprise, puis projette de faire une tournée avec Stone Sour (qui comprend deux membres de Slipknot, le chanteur Corey Taylor et le guitariste Jim Root). Il veut aussi consacrer du temps à ses quatre enfants et à son épouse. "On n’a même pas de photo de famille! J’ai aussi négligé mon autre exutoire créatif: la peinture et la photo. Je ne sais pas si ce que je fais est bon, mais je veux organiser une exposition, question de savoir si je perds mon temps ou non."

Le 5 novembre avec As I Lay Dying et Unearth
Au Colisée
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9.0.: Live
Slipknot
(Roadrunner)