CharlÉlie : La vie d'artiste
Musique

CharlÉlie : La vie d’artiste

Désormais New-Yorkais, CharlÉlie continue de mener sa vie d’artiste comme il l’entend, en marge de l’industrie, mais de plain-pied dans la vie.

Lorsque l’on rencontre CharlÉlie (ex-CharlÉlie Couture, ayant délaissé son nom de famille à la mort de son père), on a la rare certitude de se trouver devant un véritable artiste qui a décidé de faire de sa vie une œuvre totale: l’homme est tour à tour chanteur, écrivain, graphiste, cinéaste, vidéaste, peintre… et designer de chaussures!

Ici comme en France, on le connaît surtout à titre de chanteur. Se sentant à l’étroit dans cette image, il décidait, après un an de préparation, de s’installer avec femme et enfants à New York, en août 2004. Un geste salutaire. "En France, je suis un chanteur inclassable et marginal, une icône des années 80; aux États-Unis, je peux être tout ce que je veux, je n’ai plus besoin de me justifier."

Grâce à sa persévérance et à un bon réseau d’amis, il réussit à faire valoir son art pictural dans la Grosse Pomme, l’incarnation géographique du rêve américain, là où des millions d’autres ont tenté le coup avant lui. "Et c’est très facile de comprendre pourquoi: en France, pour évaluer tes œuvres, on énumère ce qu’on n’aime pas; ici, en Amérique, les gens viennent voir mes expos et me disent: ça, ça et ça, j’aime beaucoup. Ça agit différemment sur le moral! La France est un pays qui dit non pour se définir; en Amérique, on dit oui. On est croyant. On se dit que demain sera meilleur."

Chanteur marginal peut-être, mais sa dernière série de 115 concerts a franchi le cap des 100 000 spectateurs! C’est qu’avec le temps, CharlÉlie a su évoluer avec son public, même si les médias, eux, n’ont pas toujours suivi le mouvement. "Je suis à cheval entre les variétés traditionnelles et l’adulte contemporain. En plus, je vends mes disques lentement, grâce au bouche à oreille, ce qui va à l’encontre des vues de l’industrie. Les grandes surfaces placent mes CD dans les bacs, mais comme ils se vendent trop lentement, hop, on les remplace! On vend la culture comme si c’était une boîte de conserve: il faut écouler les stocks le plus rapidement possible."

Belle plume de la chanson francophone, CharlÉlie a choisi, pour son 23e album, Double Vue, de délaisser la composition et de se tourner vers de jeunes talents. La majorité des musiques du disque lui sont d’ailleurs parvenues par Internet, par le biais de fichiers MP3. C’est ainsi qu’il a connu Naïche, Mathias Delplanque, Usthiax B, Gregsky et un certain Dombrance, devenu depuis le réalisateur de l’album. "J’écoutais leurs maquettes et je me disais: "Putain, comment se fait-il que ces jeunes n’aient pas de compagnie de disques?" Le talent n’a rien à voir avec la renommée! J’ai beaucoup appris avec eux, ils ne travaillent pas comme moi, ils m’ont apporté une énergie différente." Un virage jeunesse réussi, si l’on se fie aux commentaires élogieux… des amis de sa fille!

Le 5 novembre
Au Théâtre Corona
Dans le cadre de Coup de cœur francophone
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