Anik Jean : Diamant brut
Avec Le Trashy Saloon, Anik Jean s’affirme comme une auteure-compositrice-interprète forte et singulière, qu’il serait dommage d’étiqueter seulement comme "héritière de Jean Leloup". Faites la file, elle viendra nous décoiffer très bientôt…
C’est pendant ses vacances qu’Anik Jean a fait la rencontre de Jean Leloup, dans un hall d’hôtel. Il lui a demandé un lift vers Montréal. Un accompagnement qui sera plus long que prévu…
S’ensuit une année de création extraordinaire, où le Grand Loup devient son mentor, et où celle-ci devient une espèce de muse pour lui, le forçant à se remettre à la musique et à la composition. Ils travailleront ensemble sur des versions féminines de trois de ses chansons (dont Je suis parti, parue en single cet été, qui a connu beaucoup de succès dans les radios commerciales). Il en écrira même une nouvelle juste pour elle (Pense à toi). Ils passeront 10 mois en studio en compagnie de musiciens de renom (Rick Haworth, Stéphane Gaudreault, Alec McElcheran, entre autres) pour produire le premier vrai CD d’Anik, Le Trashy Saloon, une œuvre avec ses aspérités, libre et singulière; imparfaite, comme la nature de la bête. Un opus jouissif qui ne ressemble à rien d’autre qu’à Anik elle-même: pluriel. Une artiste qui donne des cheveux blancs aux dirigeants de sa compagnie de disques parce qu’elle se teint en blonde à l’aube du lancement de son album, alors que toutes les photos promotionnelles la montrent en noir eau-de-fjord. Voilà d’ailleurs la plus grande qualité de l’auteure-compositrice-interprète: tel le diamant, elle possède plusieurs facettes; contrairement à la majorité de ses contemporains, elle ne se confine pas dans une seule image.
Une entrevue avec elle est une expérience en soi: ses yeux saphir vous fixent et les mots défilent sans vraiment attendre la prochaine question. "Je suis zen en ce moment, comme à la veille d’un accouchement, même si je ne sais pas comment le public va me prendre. Mais ça ne me stresse pas, car tout ce qui s’est passé depuis ma rencontre avec Leloup n’était pas prévu. Je suis très impressionnée par Fred Fortin. Planter le décor m’a fait halluciner: lui, il sait écrire."
"Moi, si je veux faire un album classique un jour, ben, je vais le faire. La musique permet ça. Tout est tellement trop conforme partout. Je virerais folle si je travaillais dans la même boîte de neuf à cinq! Il faut prendre des risques dans la vie. Leloup pense aussi comme ça. Il crée tout le temps, lui. Il a quelque chose que bien des gens n’ont pas: du génie. Après l’avoir vu, je passe deux heures à écrire, à jouer de la "guit". C’est d’ailleurs ce que je veux faire toute ma vie. Mon but est de vivre de ma musique et de faire plein d’albums, de collaborer avec des musiciens que j’aime, d’avoir mon studio chez moi. Je veux créer full pin. Que je sois populaire ou pas, je vais le faire. Car je n’ai jamais été heureuse comme je le suis en ce moment." Un bonheur brut qui viendra briller sur scène.
Le 11 novembre
Au Café-théâtre Côté-Cour
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