Call Me Poupée : Poupée de son
Le duo Call Me Poupée recrée en musique l’esprit de cabaret rock’n’roll des années 50 et 60, accordant ses instruments d’époque aux technologies modernes. Une passion, c’est bien. Deux, c’est mieux.
Issue de la fertile scène de Québec des années 90, la formation Call Me Poupée participe aujourd’hui à l’extraordinaire effervescence musicale secouant la nouvelle métropole du rock. Respectivement d’anciens membres des Slips et des Secrétaires Volantes (entre autres), Poupée (voix, guitare) et Ken Fortrel (guitare, basse, claviers, séquences) enfantent un rock coloré à base de vieilles guitares réverbérées, d’antiques synthétiseurs et du séduisant timbre de Poupée. Rajoutons quelques touches d’électronica, de western tex-mex et une franche ambiance de cabaret rétro aux relents de martini puis les hanches se chargeront du reste. "J’aime bien l’électro, mais quand c’est vraiment minimaliste", précise au bout du fil la timide Poupée. "Au début, on a mixé les deux sons parce qu’on n’a pas de batteur, donc on n’avait pas tellement le choix. Mais aussi, en écoutant plein de groupes, on a découvert des trucs qui nous plaisaient, alors, on s’est mis à travailler avec ça…"
Parmi ces trucs agréables, Ramasutra, dont le EP El Pipo Del Taxi n’est particulièrement pas tombé dans l’oreille d’une sourde. C’est d’ailleurs cet illustre peintre sonore au nom véritable de Ramachandra Borcar qui réalisera le premier album du duo, dont la sortie pourrait avoir lieu en février prochain. "On se demandait qui pourrait nous enregistrer parce que tout seuls, on a essayé de faire un bout, mais c’est pas évident quand t’as jamais fait ça", reconnaît la tendre moitié de Ken. "Puis je ne voyais pas, au Québec, qui pouvait comprendre ce qu’on veut faire, parce qu’on ne veut pas un gros son. On fait quelque chose de quand même assez minimal et on tient à conserver ce côté-là. Alors, on voulait trouver quelqu’un que ça passionnait autant et lui, de la façon qu’il enregistre ses albums, ce sont toujours des vraies références. Alors, on lui a envoyé un courriel en joke, en se disant qu’il ne voudrait jamais. Finalement, il pensait que c’était un courriel de fille de cul, ou je ne sais pas trop, venant de Call Me Poupée!, rigole-t-elle. Mais il a fini par venir voir un de nos shows et ça l’a intéressé…"
Grande adepte de l’écriture spontanée, Poupée chante la musique, la fête et tout ce qui peut lui venir à l’esprit lorsqu’elle le laisse aller. Mais son principal moteur, c’est l’amour. Et c’est avec grande lucidité qu’elle tente d’illustrer certains problèmes contemporains dans le domaine. "On a été élevés avec des grosses bases catholiques", rappelle-t-elle. "Ça nous a été inculqué comme ça, mais je ne pense pas qu’au départ l’humain soit nécessairement fait pour être enchaîné à quelque chose… Je ne sais pas; je pense qu’aujourd’hui, le monde recherche une liberté dans l’amour. Ce n’est pas nécessairement évident à vivre; à un moment donné, tu peux avoir besoin de vivre autre chose et je pense que c’est normal. Mais c’est sûr qu’on peut s’y perdre des fois…"
Le12 novembre
Avec Les Suprêmes Dindes et Comme Un Homme Libre
Au Club Soda
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