Chris de Burgh : Le cri de Chris
Musique

Chris de Burgh : Le cri de Chris

Chris de Burgh est toujours à la barre de son bateau musical. Tel un bon capitaine parcourant les mers du monde à la rencontre de l’Autre, il arrive à Québec précédé de son disque Live in Dortmund.

Ressort de cet album double un incroyable sens mélodique porté par une voix de flammes bleues qui cherchent les étoiles. Un air ou un autre peut nous arracher l’exclamation "C’est de lui, ça aussi!", ou bien nous ramener, un peu comme la madeleine de Proust, à l’ado qu’on était sur la banquette arrière, en route vers un souper familial redouté, honteusement bercé et consolé par cette musique qui remplissait l’habitacle.

Sur les 33 plages (qui comprennent des interprétations de son plus récent album studio, The Road to Freedom, mais surtout de nombreux succès comme Don’t Pay the Ferryman, High on Emotion, Natasha Dance, sans oublier le fameux Lady in Red), 18 – difficile de résister à la tentation de les dénombrer! – laissent entendre la foule allemande suivre la cadence en tapant des mains, sorte d’accompagnement rythmique adorateur. Sans compter les explosions d’applaudissements qui bornent les chansons et les moments de chant à l’unisson.

De son bureau de Dublin, sur la ligne du fax qu’il a convertie au téléphone pour l’entrevue, l’auteur de Patricia the Stripper nous apprend ce qui est difficilement perceptible à l’écoute du disque, à savoir que son public danse et pleure, aussi. "Les gens qui viennent à mon concert y sont pour 2 heures 30. Ils y sont ailleurs, dans un endroit différent – lorsqu’ils franchissent la porte pour sortir, peut-être qu’ils emmènent ce sentiment avec eux dans la dure réalité? -, mais ce n’est pas loin, ce n’est pas un faux monde de couleur rose, c’est encore la réalité."

L’Irlandais d’adoption né en Argentine de parents anglais poursuit en solo, sans le band canadien qui l’a accompagné pendant 17 ans, son fabuleux folk romantique digne du château irlandais – converti en hôtel – où il a grandi.

"Grandir dans un endroit comme ça et être conscient des centaines d’années derrière, c’est une chose extraordinaire. L’autre chose est que quand on avait des clients, j’ai pu apprendre à faire des concerts. Avant d’être sur la scène, je me suis donc produit des centaines de fois dans des salles de séjour, seulement avec ma guitare. Quand tu as 15 ou 16 ans, c’est une formidable façon de rencontrer des filles, tu sais."

Aujourd’hui, lorsqu’on rappelle au célèbre chanteur que sa fille, Rosanna Davison, a remporté le concours Miss World 2003, il échappe un rire de fierté bienveillante qui vient comme survoler sa gratitude générale. "Ça revient constamment dans mon travail: donner quelque chose en retour pour le futur." Comme si sa trentaine d’albums, son engagement dans plusieurs associations pour enfants ou son assiduité de correspondant sur son site Web (www.cdeb.com) ne suffisaient pas, il dit que, l’automne, le trajet Montréal-Québec, qu’il a parcouru plusieurs fois, est "l’un des plus beaux en Amérique du Nord"! Merci, Chris!

Le 15 novembre
Au Théâtre Capitole
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