Dobacaracol : Entre ciel et terre
Musique

Dobacaracol : Entre ciel et terre

Dobacaracol vit l’une des plus belles ascensions musicales québécoises de l’année. Il y a deux ans, le groupe voyageait entre Montréal, Tadoussac et St-Éphrem. Aujourd’hui, les filles du duo trimbalent leurs valises sur les différents continents de la planète.

Depuis ce printemps, le train Dobacaracol roule à un rythme d’enfer. En fait, la cadence qu’a prise la carrière de la formation se rapproche davantage de celle des avions à réaction que de celle des véhicules ferroviaires. Après avoir visité le Cameroun et le Mexique, Doriane Fabreg, Carole Facal et leurs musiciens reviennent tout juste d’une tournée de trois semaines en Australie, comprenant un passage au Japon, question d’apprivoiser le marché nippon. Bref, pas de répit pour les lucides et belles hippies.

LA CONQUÊTE

Si l’envol de Dobacaracol a atteint sa fulgurante vitesse de croisière avec le clip lancé au printemps dernier pour le succès estival Étrange, il y a longtemps qu’on mesure à la hausse le pouvoir d’attraction du combo axé sur les musiques du monde. En 2004, au Festival de la chanson de Tadoussac, Doba avait ensoleillé le cœur de quelques centaines de jeunes réunis sur le terrain de l’auberge de jeunesse par une soirée anormalement froide de juin. C’est la dernière fois que Voir a vu Doba jouer pour un public majoritairement altermondialiste et arborant les cheveux longs, le foulard coloré et la veste de laine usée à la corde. Si l’esprit des concerts reste aujourd’hui le même, tout a basculé pour Doriane et Carole.

Quelques mois plus tard, Doba convoquait Voir lors d’un concert privé livré en janvier 2005, soit deux mois après la sortie de Soley, le deuxième album du groupe vendu aujourd’hui à 30 000 exemplaires au Québec et gagnant dans la catégorie Album de l’année musique du monde au gala de l’ADISQ, où le duo avait récolé cinq nominations, dont celle de révélation de l’année. En cette soirée d’hiver, l’habituel public de la formation s’était déjà transformé. Verre de vin à la main, quelques bonnes gens de l’industrie du disque s’étaient même déplacés de France pour voir Dobacaracol. "À cette époque, nous avions commencé à magasiner les labels européens, révèle Carole Facal. Beaucoup de maisons de disques semblaient intéressées, mais tous voulaient d’abord constater l’impact de l’album au Québec." C’est finalement l’envoyé des disques Wagram (Corneille, Bérurier Noir, Les Hurlements d’Léo) qui mit la main sur Dobacaracol. Soley paraîtra en Europe en janvier prochain.

LIBRE COMME L’AIR

Avant de retourner au pays des kangourous ou de s’envoler vers l’Hexagone, Dobacaracol propose une mini-tournée québécoise. Une occasion de faire vibrer un public considérablement élargi par les radios commerciales, qui font tourner les extraits de Soley sans relâche. "Nos salles sont maintenant bondées de gens âgés de 7 à 77 ans, explique Carole. […] Au grand plaisir des musiciens du groupe [le claviériste Martin Lizotte, le bassiste Maxime Lepage, le batteur Momo Coulibaly et le guitariste David Bussières], nous attirons énormément de filles. Je crois qu’elles aiment notre approche féminine, libérée et forte. Nos textes sont différents de ce qu’elles entendent habituellement à la radio. Nous ne pleurons pas nos amours perdues. De manière poétique, nous nous affirmons, dévoilons nos valeurs et passons nos messages."

Le 12 novembre à 20 h 30
Au Théâtre Granada
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