Maalesh : Le son des îles
Maalesh, guitariste de l’archipel des Comores en Afrique, effectue actuellement une tournée canadienne avec ses trois musiciens. Entretien avec un aventurier.
Pour Maalesh, le Québec et ses humeurs lui sont encore inconnus. S’il avait déjà mis les pieds à Montréal en 1996 dans le cadre des FrancoFolies, il n’avait pas eu l’occasion, lors de ce court périple de trois jours, de prendre le pouls du pays. C’est pourquoi le gagnant du Grand Prix Découverte RFI de 1995 est heureux de profiter des avantages d’un mois de tournée. "L’aventure est beaucoup plus sérieuse. Et ça me permet d’être beaucoup plus en contact avec les Canadiens. La francophonie, ça ne doit pas s’arrêter juste à la France. Ça doit aller au-delà…" soutient-il avec du soleil dans la voix.
Maalesh, qui signifie "ce n’est pas grave" en langue arabe, a fait ses classes comme musicien dans la rue. Autodidacte, il tentait de reproduire à la guitare les airs qu’il entendait à la radio: rock américain, jazz, chanson française. Puis, un jour, il a trouvé sa voix: le world beat. Il s’est alors affranchi des modes actuelles afin de créer son propre son.
Dans ses compositions, l’artiste aborde différents sujets qui le touchent, dont la mondialisation. "En Afrique, on a tellement eu de dictateurs pendant des années que ça a dû détruire notre façon africaine de penser: la solidarité, l’amour, l’accueil et autres machins. Du coup, l’argent a pris toute la place. Et il n’y a plus cette valeur qui faisait que l’homme aime l’homme."
Content d’être au Québec, Maalesh admet que le voyage a failli avorter pour une raison d’âge. "Dans leurs critères, ils ne voulaient pas d’artistes de plus de trente ans. Je ne veux pas généraliser, mais je crois aussi que la maturité, ça compte. Je crois que dans un jardin, on ne peut pas que planter des rosiers. Il faut planter autre chose. C’est ça qui fait la beauté d’un jardin", s’exclame celui qui constate que la jeune génération africaine s’attarde surtout au rap. Les trois musiciens qui l’accompagnent n’avaient heureusement pas encore soufflé leurs 30 bougies.
Le 17 novembre à 18 h
À la Salle Philippe-Filion