Nico Lelièvre : Le joueur
Musique

Nico Lelièvre : Le joueur

Nico Lelièvre cherche depuis toujours à concilier sa passion pour l’électro et la chanson pop, le pouvoir des machines et le groove des guitares. Un premier album solo, P’tit Gamin, en témoigne.

Joueur, Nico Lelièvre se laisse porter par le courant, là où le plaisir le mène. En 1998, après plusieurs années à faire des chansons et des spectacles seul ou en groupe, il passe par le Festival de la chanson de Granby: "Ç’a été une super belle expérience, c’est une école. C’est un de mes chums qui me l’a payé, alors je l’ai fait, ça me tentait de le faire. Je n’y suis pas allé nécessairement pour gagner." Pourtant, il remporte plusieurs prix dont celui du public et celui offert par les FrancoFolies. Avec des concerts à la clé.

Attablé dans un resto, Nico Lelièvre parle simplement de sa détermination: "Je fais de la musique pour la source, pour les vraies affaires; depuis l’âge de huit ans, j’écris des poèmes. J’ai toujours voulu faire de la musique, je n’ai jamais changé d’idée." Il fonce tête baissée dans ses projets, sort des albums électro-dance sous le nom de Popmécanic ou The Eight, et enfin, tout récemment, un disque sous son propre nom, P’tit Gamin, qui obtient un bon succès auprès des radios communautaires et (tard le soir) sur les ondes commerciales: "En allant chez un disquaire cet été, je me suis rendu compte que P’tit Gamin était parmi les dix meilleurs vendeurs! Je ne le savais même pas! Je suis un gars ben underground. Je n’ai pas envie de faire de moi un produit. Je souhaite que les gens achètent mon album parce qu’ils l’aiment et non parce qu’ils le voient partout… Downloadez-le sur Internet s’il le faut, je m’en câlisse, l’important, c’est qu’il circule." À l’heure où le discours anti-piratage se veut si conformiste, entendre de tels propos oxygène l’esprit.

"Je fais de la musique tous les jours, c’est un besoin. Je ne peux pas m’arrêter à un style. Je fais plusieurs projets à la fois et ça me libère. J’aime m’éclater dans la musique électronique, gosser après des sons pendant deux heures; les synthétiseurs, c’est tripant. Nico Lelièvre, c’est un projet plus personnel, ça parle de ma vie, de mes affaires, mais ça reste pop", explique le fan d’Interpol, de Mickey 3D et surtout de Sigur Ros ("la plus belle musique au monde").

Si, sur disque, Lelièvre parvient plutôt bien à combiner ses expériences et ses goûts musicaux, le passage à la scène lui pose un problème: "J’éprouve une certaine frustration de ne pas pouvoir présenter en spectacle toutes ces facettes de mon travail." Mais à Coup de cœur francophone, il va tenter d’y remédier: "Dans ce show-là, j’ai laissé place à l’improvisation. Ça va être rock, et il y a des moments où ça va vraiment planer. Je vais partir dans mon monde, dans ma folie. J’incorpore tranquillement des éléments vaporeux. Et aussi un peu d’électronique, avec des petites machines." La gageure: canaliser toutes ces sources pour n’en faire qu’une seule, unificatrice, homogène. Les paris sont ouverts.