Alexandra Scheibler : Bach to the future

Détentrice d’un doctorat en musicologie de l’Université de Hambourg, Alexandra Scheibler arrivait à Montréal il y a quatre ans. La musicologue est aussi altiste, et l’une de ses premières préoccupations en arrivant ici était de trouver un orchestre auquel elle pourrait se joindre pour assouvir sa passion. "En Allemagne, explique-t-elle, on fait le tour des églises et on finit rapidement par trouver un orchestre auquel on peut se joindre, que l’on soit professionnel ou amateur. Je me suis rendu compte que ce n’était pas comme ça ici et que la pratique musicale était sévèrement encadrée par la pratique syndicale." Bien que la spécialité de la musicologue soit l’œuvre de Bernstein (elle est l’auteure d’Ich Glaube an Den Menschen: Leonard Bernsteins Religiose Haltung Im Spiegel Seiner Werke), l’altiste en elle aime bien pouvoir jouer un peu de Bach à l’occasion ou, à défaut de pouvoir en jouer, au moins en entendre en concert. "J’ai bien vu qu’il y avait beaucoup de musique ici, et une vie musicale importante, mais j’ai trouvé que l’on ne jouait pas Bach en concert très souvent…" C’est là qu’a commencé à germer l’idée d’une structure qui s’en chargerait.

La Bach-Académie de Montréal entend produire des concerts et promouvoir le rayonnement et l’étude de la musique de Jean-Sébastien Bach. "Nous prévoyons faire des activités destinées aux enfants et l’un de nos rêves est de mettre sur pied un orchestre permanent qui pourrait accueillir professionnels et amateurs, parce que j’ai participé à des orchestres de ce type et je sais que la musique peut en profiter. Et puis, bien sûr, il y a le festival." Pour cette première édition, tous les concerts seront donnés sur instruments d’époque: "Ce n’est pas une règle absolue pour l’avenir, précise Alexandra Scheibler, mais pour cette fois, les codirecteurs artistiques du festival, Christopher Jackson et Julian Wachner, ont privilégié cette option."

Le Studio de musique ancienne de Montréal que dirige Jackson est évidemment de la partie, mais aussi l’ensemble Arion, avec Bernard Labadie, le Theater of Early Music de Daniel Taylor, Les Boréades de Montréal avec Francis Colpron, Les Idées Heureuses et Geneviève Soly, sans oublier les invités internationaux, parmi lesquels le chef d’orchestre allemand Frieder Bernius, ou l’ensemble Musica Antiqua Köln et son chef Reinhard Goebel, qui offriront le concert d’ouverture avec L’Art de la fugue. D’autres invités internationaux participeront à une grande conférence sur divers aspects de l’Oratorio de Noël dans la journée de samedi; l’œuvre sera interprétée le lendemain par le Chœur de l’église St. Andrew & St. Paul et l’Orchestre de la Bach-Académie (oui, il y en a un, mais Alexandra Scheibler n’en fait pas partie… "Avec la présidence de l’Académie, je n’ai plus le temps!"). Le lundi 28, Julian Wachner dirigera le grand concert-gala du festival. Pour tous les détails: www.bach-academie-montreal.com.

À SURVEILLER

Marathon Beethoven

L’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal et Yannick Nézet-Séguin s’offrent ce week-end, pour les 25 ans de l’orchestre, un cadeau peu banal: les neuf symphonies de Beethoven en trois jours! Un record Guinness avec ça? Horaire: nos 2 et 3, 18 novembre, 19 h 30, Théâtre Maisonneuve; nos 6 "Pastorale" et 7, à 14 h, puis nos 1 et 9 "Chorale", à 19 h 30, le samedi 19 à la Salle Wilfrid-Pelletier; nos 4, 8 et 5, le 20, 14 h, au Théâtre Maisonneuve. (514) 842-2112.

Quatre sax

Le quatuor Quasar revient d’une tournée dans les pays baltes et souligne son retour par un concert gratuit à la Chapelle historique. Au programme: Pulau Dewata (de Claude Vivier, arrangements Walter Boudreau), Öö (de l’Estonienne Helena Tulve, en première canadienne), Pill Culture (de Paul Frehner), Durch in memoriam Gérard Grisey (du Français Fabien Lévy), Endings (du Lituanien Justé Janulyte, en première nord-américaine) et Geyser Ghetto (de Michel Frigon). Le samedi 19 novembre, 20 h. (514) 872-5338.

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