André : La beauté de l’absurde
André… Aucun des membres fondateurs du groupe, qui a souvent assuré la première partie des Trois Accords, ne porte ce prénom. En fait, s’ils ont appelé leur formation de cette manière, c’est simplement par souci… d’absurde!
Karine Gélinas
Le quatuor André, après avoir taquiné le marché avec son mini-album Dans le sous-sol de Carlos en 2003, arrive avec un premier vrai disque aux accents folk-rock, Les Derniers Modèles de la mode masculine. Curieusement, le titre de cette autoproduction se révèle un petit clin d’œil humoristique au film Il était une fois dans l’Ouest.
Jongler avec les limites de l’absurde semble une véritable ligne de conduite pour les musiciens du band dont le nom provient d’ailleurs d’une drôle d’histoire. "Quand Maxime (Philibert) avait des courts métrages à faire dans ses cours d’anglais au secondaire, pour niaiser, il appelait tous ses personnages André Côté, sans exception. Donc, on juge maintenant qu’André Côté, c’est le summum du nom propre mondial. Aussi, tout le monde connaît un André dans la vie. Et ça sème un peu la confusion. En même temps, ça représente bien l’esprit du groupe: c’est loufoque par bouts, mais pas toujours", explique Louis Therrien-Galasso. Si les membres bricolent des textes amusants, les sentiments qu’ils expriment ne portent pas à rire. Comment basculer complètement du côté de la blague lorsqu’on aborde les peines d’amour et les relations houleuses? "C’est plus facile d’écrire une chanson triste à propos d’une fille qu’une chanson joyeuse. Moi, je trouve que le truc le plus difficile à écrire dans un texte et à chanter, c’est "je t’aime". Non, je suis incapable de chanter ça", poursuit le sympathique bassiste.
Pour la réalisation de cet opus, la joyeuse équipe, qui a tout récemment recruté son "André", le guitariste André Papanicolaou, a bénéficié de l’aide d’Éric Goulet, connu pour son travail avec Les Chiens, Vincent Vallières et Yann Perreau. "Nous, on le connaît depuis longtemps; il était animateur à notre cégep. Historiquement, pour nous, Éric a été un très grand mentor et pédagogue. On lui montrait nos premiers démos d’André. Ça sonnait tout croche. C’était vraiment pas bon. Les voix, c’était n’importe quoi. Toujours est-il qu’Éric avait des commentaires très constructifs. Ils nous a aidés à simplifier ce qu’on faisait. On avait tendance à faire des trucs un peu plus compliqués au début. Cette fois-ci, on tenait donc à l’avoir pendant le processus d’enregistrement. Et il a accepté de réaliser la portion voix." Et le résultat sonne à merveille. Goulet a su tirer profit même de leurs voix, leur faiblesse au dire de Louis Therrien-Galasso.
Le 19 novembre à 21 h
À l’Arlequin
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André
Les Derniers Modèles de la mode masculine
(Disques Bérézine)