Holy Fuck : Saint Office
Bien que Holy Fuck soit d’abord un projet conceptuel et expérimental, il émane de cette fiesta bruitiste des ambiances prenantes, voire dansantes. Une musique pour soirées disjonctées.
Musicien hyperactif, Brian Borcherdt multiplie les projets, mais aussi la diversité des genres. Après avoir été guitariste au sein de By Divine Right, il a quitté pour se consacrer à ses projets personnels ainsi qu’à l’élaboration de son étiquette de disque, Dependent Music, qu’il a fondée avec quelques comparses musiciens. En solo (The Remains of Brian Borcherdt), son œuvre prend des accents pop-rock, se dote de quelques touches folk. Et l’artiste se livre entièrement et sans pudeur dans des textes émouvants. Quand il monte sur scène avec d’autres musiciens pour conduire ses chansons, elles peuvent alors prendre une tournure beaucoup plus rock, avec quelques relents ici et là de grunge et de rock issus de la précédente décennie.
Si la rigueur des constructions mélodiques prime généralement dans les créations du jeune Torontois, il n’en va pas de même pour Holy Fuck, mis sur pied d’après une idée bien précise, un défi lancé à lui-même, par lui-même: "J’ai eu envie de faire la preuve qu’il était possible de créer une imitation de la musique contemporaine qui s’appuie sur des technologies très sophistiquées, et ce, à l’aide d’outils qui se trouvaient à portée de la main, que je pouvais trouver à la maison." Ainsi, les claviers cheap, les instruments jouets et les rubans magnétiques font un pied de nez aux ordinateurs portatifs, échantillonneurs et boîtes à rythme.
"J’ai commencé à rassembler tout le matériel, c’était très excitant, mais je me suis rendu compte que c’était un peu trop compliqué de faire tout ça en solo." Fallait donc qu’il trouve du renfort. Puisqu’il œuvre dans le milieu depuis plusieurs années et qu’il a toujours misé sur les échanges et les collaborations, la chose n’a pas été trop laborieuse; des amis musiciens (Graham Walsh et Kevin Lynn) lui ont prêté main-forte afin d’aller de l’avant avec son projet. Glenn Milchem, qui est également batteur pour Blue Rodeo, monte parfois sur scène avec l’équipe.
"C’est sur scène que s’élabore réellement notre musique, explique Borcherdt. Il s’agit d’une musique ancrée dans le présent, qui s’improvise au fur et à mesure en spectacle. On ne calcule ni ne prévoit rien, on entre dans un genre de transe et rien n’est parfait puisque rien n’est prémédité. Le but était de faire quelque chose de totalement libre dans la forme et de générer quelque chose qui peut être cacophonique par moments, mais tout de même très expressif. Et ça donne un résultat très surprenant, une musique électronique étrange mais festive. Les gens qui assistent à nos spectacles se mettent toujours à danser!"
Et ce nom, Holy Fuck? "Ça s’est établi par hasard, à la blague. On peut aussi y voir une allusion ironique à tous ces groupes qui ne cherchent qu’à provoquer avec des noms qu’ils croient choquants… Mais disons que j’ai été quelque peu embarrassé quand ma grand-mère s’est informée du nom de mon nouveau groupe!"
Le 17 novembre
Au El Salon
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