Les Batinses : Les joies du direct
Musique

Les Batinses : Les joies du direct

Les Batinses trouvaient leurs albums moins efficaces que leurs concerts. Faisant ni une ni deux, ils ont apporté leurs nouvelles pièces sur scène et les ont tout bonnement enregistrées devant public! Abracadabra…

Pour son 11e anniversaire et 4e album, le groupe de Québec Les Batinses met les bouchées doubles et présente Eaux-de-vies, généreux paquet incluant un CD en concert gravé à la Caserne Dalhousie en mai dernier, assorti d’un DVD renfermant le spectacle, un documentaire relatant les meilleurs moments de la tournée, ainsi que plusieurs photos et vidéoclips. "Il y a une énergie en spectacle qu’on n’avait pas sur les disques précédents, et c’est ça qu’on voulait aller chercher", explique Andrée Bilodeau (violons, voix). "On a composé les nouvelles pièces de façon à pouvoir les jouer live parce que souvent, on composait pour les CD et il y en a qu’on ne jouait plus en show parce que c’était plus difficile. Mais là, on a vraiment fait les tounes pour le spectacle…"

En plus des images de ce concert endiablé, le copieux DVD permet une intrusion privilégiée dans le monde des Batinses, un périple sur la route aussi marrant qu’instructif. "À l’époque, Fred (Lebrasseur) traînait toujours sa caméra partout, alors on a des images en Suisse, en Allemagne, en Louisiane, au Mexique, en Espagne et au Québec, rapporte Andrée. Il avait je ne sais pas combien de cassettes! Puis c’est Mathieu Leblanc et Éric Proulx qui ont travaillé là-dessus", ajoute-t-elle, soulignant aussi le travail d’Hugo Perreault à la sonorisation du spectacle. Les Batinses seront par ailleurs des plus impliqués au cours des mois à venir, étant donné leur séparation – à l’amiable – avec la compagnie Mille-Pattes. "Tout est à faire; maintenant, ça nous appartient, notre destinée est entre nos mains, note Mathieu Girard (guitare, basse, voix). Alors on se retrousse les manches puis on travaille. On veut jouer beaucoup et souvent; amènes-en!"

Toujours fortement inspirée du folklore québécois, la nouvelle musique des Batinses se lance encore davantage vers d’autres horizons, déjà multiples. "Je ne dirais pas des nouvelles influences, parce qu’elles étaient déjà là; seulement, on ne les avait pas encore intégrées", précise Mathieu, reconnaissant l’ajout de couleurs venues d’Espagne ou de Cuba. "Puis avec l’arrivée d’Andy (Stewart, batterie; en remplacement de Fred Lebrasseur), ç’a donné un nouveau processus de création. On ne s’est pas gêné pour mettre de la distorsion puis des affaires plus heavy!" François Morrissette (bouzouki, mandoline, guitare, pieds, harmonica, voix) ajoute que l’utilisation d’effets se fait aussi plus fréquente sur ce nouveau matériel. "Sur des instruments acoustiques comme le bouzouki, on ne se gêne pas pour mettre du wha-wha, par exemple, ou on se permet de jouer de la slide avec une batterie 9 volts!" "Ça donne un charme, un son qui est différent, enchaîne Todd Picard (basse, mandoline, guitare, voix). Des fois, ce n’est peut-être pas du métal ou du punk, mais c’est… particulier!" rigole-t-il. "Ce ne sera plus swinguez votre compagnie mais slammez votre compagnie!" résume François dans l’hilarité générale.

Les Batinses
Eaux-de-vies
(Disques Seppuku)