Patrick Bélanger : L'envol
Musique

Patrick Bélanger : L’envol

Patrick Bélanger, repêché par les Productions Encore en août dernier, prépare son premier one-man-show. Mercredi, il coule ses fondations à la Maison de la culture de Trois-Rivières.

Avec sa chevelure bouclée et sa bouille sympathique, Patrick Bélanger passe rarement inaperçu. C’est d’ailleurs cette gueule d’ange qui lui a valu d’être pris sous l’aile des Productions Encore. En 2004, lors du Gala Juste pour rire, l’humoriste de Trois-Rivières s’attirait la sympathie de bien des gens avec sa "piètre" performance dans le numéro du "gars poche" avec Martin Matte.

"Ce numéro-là, ce n’est pas moi qui l’ai écrit. J’ai passé une audition. J’étais plus engagé comme comédien. C’était une idée de Martin Matte, ça a été écrit par des scripteurs de Juste pour rire, puis travaillé par un metteur en scène. Mais à la base, c’était un flash que Martin Matte avait eu. Il avait dit: "J’aimerais qu’un gars vienne sur scène et qu’il se plante. Puis que je revienne et que je le plante plus, et que les gens pensent que c’est vrai. On jouerait un tour au public." Moi, quand j’ai lu ce texte-là, j’ai vraiment trippé. Ce n’est pas moi qui l’ai écrit, mais c’est mon style. C’est le genre de jokes que j’aime, admet le jeune artiste. C’était drôle, la dynamique en coulisses. Il fallait que je travaille à ne pas être drôle. Il fallait que je pense toujours le contraire de ce qu’on fait d’habitude: pas d’énergie, pas concentré, éparpillé… J’essayais de me rappeler tous les humoristes que j’avais vus dans les bars et qui s’étaient un peu plantés. C’était souvent des gens qui se prenaient bien au sérieux, qui misaient tout sur le look. Leur numéro était plate, mais au moins ils étaient bien peignés!"

L’entrée de Patrick Bélanger dans le showbiz s’est donc fait par un véritable coup d’éclat. Un début qui aurait pu facilement tourner à la catastrophe. "Il y en a plein qui me disaient: "Tu es un petit peu con, Pat. Tu n’es pas connu, et tu te plantes en partant. Ça commence mal." Moi, je leur répondais: "Bien non, au contraire, si ça va bien et qu’on pogne le monde…" C’est sûr qu’il y a un risque. Mais, en tant que public, j’adore ça, être surpris!"

Pour l’écriture de son premier spectacle, celui qui se présente aussi comme la figure de proue du band Les Divans Bruns a conservé cette même philosophie. Il a élaboré un réel show de variétés qui allie humour et chanson, ses deux passions. Accompagné sur scène par des musiciens, il s’affranchit des éternelles bandes sonores. En plus de ses sketches, il sort de ses tiroirs de vieilles compositions qu’il n’avait jamais eu l’occasion de terminer. "Ça reste toujours drôle. Il n’y a pas de chansons tristes, insiste-t-il. Quand j’ai écrit mes chansons, mon objectif n’était pas qu’elles soient nécessairement drôles. Mais par défaut, soit le sujet était ridicule, soit l’écriture de l’humour prenait le dessus. Donc, je me suis dit: "Pourquoi ne pas les intégrer au spectacle?"" Il fredonne ainsi les derniers instants d’une marmotte sur le bord de l’autoroute, se remémore ses souvenirs d’adolescent, parodie des tubes un peu kitsch.

La formule idéale n’est pas encore tout à fait fixée. Patrick Bélanger se donne encore du temps pour y arriver, quatre ans en fait. "Je me rends compte qu’un show de deux heures à ton goût, ça ne s’écrit pas en un mois. C’est beaucoup de "l’essai et erreur"." Il poursuit: "Ce n’est pas une première officielle parce que c’est plus long que ça à construire. Mais disons que c’est un bon premier jet. En fait, ça va être un deuxième jet. Je l’ai fait une première fois au printemps. Je suis en train de peaufiner la structure de ce que ça va être. C’est sûr que d’ici là, il y a plein de chansons et de sketches qui vont avoir été modifiés ou remplacés par d’autres." Cependant, un numéro devrait assurément survivre aux différentes restructurations. "Un que j’aime bien ces temps-ci, c’est celui du mime. Je révolutionne le monde de l’humour en repartant la mode du mime. Il n’y a personne qui m’a suivi jusqu’à maintenant, mais je persiste dans ma cause! Je prévoyais une grosse vague de mimes depuis un an, mais ça n’a pas encore décollé", rigole-t-il. Nul doute, l’avion s’envolera plus tard et il risque d’atteindre une très haute altitude.

Le 23 novembre à 20 h
À la Maison de la culture
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