Big Band Don Ellis : Histoire de famille
Le Big Band Don Ellis recrée, le 24 novembre au Théâtre Granada, l’atmosphère musicale exaltée des années 30 à 60.
L’ensemble avait obtenu un succès monstre l’été dernier dans le cadre des Concerts Place de la Cité. "Nous n’avons pas pu jouer à l’extérieur parce qu’il pleuvait, mais 900 personnes se sont déplacées au Granada", raconte David Elias. Celui-ci dirige l’orchestre créé par son grand-oncle et mentor musical, Élie Elias, il y a un demi-siècle. "C’est lui qui m’a appris à jouer du sax. Il venait chez nous et il me montrait les gammes. J’étais en secondaire 1 à ce moment-là et j’apprenais beaucoup plus vite que dans mes cours de musique, où le prof devait tenir compte de l’ensemble des élèves. Quand j’avais 14 ans, Élie m’a intégré à son big band. Je jouais des maracas et des percussions. Puis, j’ai pris ma place au saxophone, vers 15 ou 16 ans."
David Elias, qui frôle aujourd’hui la trentaine, est conscient de la valeur de l’héritage qui lui a été légué. "Je vais m’occuper du big band toute ma vie. Et je vais mourir avec les partitions. J’en ai qui datent des années 30. On ne peut pas trouver ça chez Archambault! Même les lutrins sont authentiques!" En fait, le seul changement important dans l’allure du Big Band Don Ellis concerne la tenue vestimentaire des musiciens: ils ont troqué le trio pantalon gris, veston bleu et cravate rouge pour un pantalon noir et une chemise "au goût du jour". "On a essayé la chemise blanche avec nœud papillon, mais tout le monde venait nous commander des verres avant le spectacle", blague le saxophoniste.
Préservant toujours la tradition, l’orchestre réunit 17 musiciens aux saxophones, aux trompettes, au tuba, aux trombones, aux percussions, à la contrebasse, à la guitare et au piano. "Mike Goudreau chante aussi sur quelques pièces." Le big band interprète les classiques Star Dust, Fly Me to The Moon, Night Train, Brazil, The Pink Panther et New York New York. "Je varie un peu le programme chaque fois que l’on joue, mais on ne peut pas se permettre de passer à côté des classiques. Les gens nous en voudraient si on ne les faisait pas." Très humblement, David Elias entreprend de réaliser les arrangements sur quelques pièces, dont Smile, de Charlie Chaplin, qui lui plaît particulièrement. "Les gens ne le savent pas, mais c’était un génie, ce gars-là. C’est lui qui écrivait ses tounes. Il était producteur, réalisateur, auteur, compositeur, acteur. Il faisait tout!" Le musicien entend s’inspirer de cette figure légendaire lors de l’enregistrement éventuel d’un album. "J’aimerais faire les arrangements sur 50 % des morceaux."
En attendant la réalisation de cet ambitieux projet, la prestation prochaine du Big Band Don Ellis devrait réveiller les souvenirs des spectateurs et de Georges, fantôme bienveillant du Granada, qui a accueilli Louis Armstrong et son orchestre en 1934.
Le 24 novembre à 20 h 30
Au Théâtre Granada
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