Mononc'Serge : Impératif présent
Musique

Mononc’Serge : Impératif présent

Mononc’Serge rapplique en spectacle à Gatineau avec un nouveau nom d’affiche à côté du sien: le Sarge Jazz Band. Changement de cap ou délire lexical? Mise au point avec le fringant tonton…

Dans le cadre de son spectacle à Gatineau avec le Sarge Jazz Band, Mononc’Serge a bien voulu traiter de son "actualité", des projets à venir et des bûches qu’il s’apprête à chauffer. Bribes choisies.

Qu’est-ce que le nouveau Sarge Jazz Band?

"Avant la tournée avec Anonymus, je faisais des spectacles en trio que je projetais de reprendre après la sortie de mon album solo. Et finalement cet été, j’ai été invité dans la tournée avec les Cowboys Fringants et j’ai monté un groupe pour l’occasion. C’est un peu différent de ce que je faisais avant dans la mesure où je ne joue plus de basse, je joue de la guitare acoustique. J’ai un bassiste (David Valentine) et les musiciens de mon ancien trio, aux drums, Michel Dufour, et à la guitare, Pierre-Luc Laflamme. J’aime la guitare sèche, ça me permet d’exploiter le côté plus acoustique que j’avais mis de côté avec Anonymus. Mais ça reste quand même rock. Et avec Anonymus, j’ai pris le goût de chanter sans jouer d’instrument. Il y a à peu près la moitié des tounes où je fais juste chanter comme Ozzy Osbourne."

Quel est le concept autour du quatuor de musique jazz? Mononc’ ferait-il vraiment du jazz?

"Le jazz, c’est n’importe quoi! (Rires.) Je pense que c’est parti de l’idée des costumes. J’ai dit: comment on va s’habiller? En costumes de jazz! On va s’acheter des nœuds papillon, puis… Je ne sais pas, on niaisait, un moment donné, c’est venu, juste le nom, "Sarge Jazz Band". Là, j’ai bâti un concept autour de ça en disant qu’au Festival de jazz, il y a à peu près tous les genres de musique. "Fake", il pourrait y avoir du Mononc’Serge, donc le Sarge jazz; c’est un nouveau genre de jazz!"

Mononc’Serge a-t-il déjà écouté du jazz?

"J’écoute du jazz à peu près tous les jours, en fait. En mangeant. Il y a une émission de jazz à Espace musique sur l’heure du souper. Je ne suis pas un fan de jazz, par exemple. Je dirais que j’ai essayé d’aimer ça quand j’étais ado, j’avais même acheté une passe pour le Festival de jazz, mais je m’ennuyais. J’ai toujours l’impression quand je vais voir un show de jazz que les musiciens tripent puis que le monde dans la salle s’emmerde."

Tu es en préparation d’un album, où en es-tu avec ce projet?

"J’accumule des chansons sans vraiment me soucier du fil conducteur, alors je suis rendu à 19 chansons enregistrées et c’est très disparate. En fait, je trouve ça un peu embarrassant à la rigueur, ça s’en va dans toutes les directions au niveau de la musique, ça va du métal à la petite ballade acoustique. Même à l’intérieur des thématiques, il y a des chansons plus politisées et engagées, puis des chansons franchement nihilistes à l’autre "boutte". J’ai un humour parfois de très mauvais goût qui côtoie des tounes où j’ai plus une morale quelque part. Alors, la cohabitation de l’amoralité et de la moralité, des fois, ça me pose des problèmes. Je voulais le sortir au mois de février, mais ça commence à être un peu utopique de penser ça. Une chose qui a retardé, c’est la sortie du DVD avec Anonymus de La Pâques satanique."

Justement, après l’expérience de cette tournée avec Anonymus, est-ce que tu constates que le métal s’incruste de plus en plus dans ton paysage musical?

"C’était là avant Anonymus. J’ai rencontré le groupe dans le cadre du Festival Polliwog en 2001. Je venais de sortir 13 Tounes trash qui avaient quelques tounes heavy, surtout Marijuana, qui était punk. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à infiltrer les festivals underground et de fil en aiguille, ça m’a conduit à Anonymus et à moi-même. J’avais envie d’exploiter cette veine-là. Sur le prochain album, c’est sûr qu’il va y avoir des tounes métal."

Donc, à quand la prochaine galette?

"Ce sera définitivement au printemps 2006. Je pourrais sortir quelque chose dans deux mois, je veux prendre le temps, mais pas trop non plus. Comme Fred Fortin dit : "Un moment donné, il faut mettre une bûche dans le poêle". J’ai l’impression que si je laisse aller les choses ad vitam æternam, ce ne sera pas nécessairement meilleur, puis un moment donné, je sens le besoin de sortir un album et de "clairer" un peu ce que j’ai dans les tiroirs aussi, puis de recommencer un autre cycle après ça."

L’entrevue est finie. Est-ce que tu voulais ajouter quelque chose?

"Non, j’ai plogué le DVD et l’album qui s’en vient probablement en mars. Finalement, ma collaboration avec Anonymus, ce n’est pas un passé honteux. Bien, c’en est un, mais je vis bien avec. (Rires.) Mon avenir est encore plus honteux probablement, alors."

Le 7 décembre à 20 h 30
Au Petit Chicago
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