Opéra de Québec : Opéra pour tous
Musique

Opéra de Québec : Opéra pour tous

L’Opéra de Québec organise pour la troisième fois son Gala-bénéfice. Des interprètes de tous azimuts se rassemblent sous la direction de maestro Tyrone Paterson pour une soirée lyrique à grand déploiement.

Tout juste sorti de l’aventure Butterfly, l’Opéra de Québec présente son gala annuel, événement lyrique de la saison. Véritable fresque opératique, c’est l’occasion pour tous les mélomanes de faire des découvertes dans la distribution et de s’ouvrir à un répertoire varié. "L’exercice est de choisir des interprètes québécois et canadiens de premier ordre, explique Grégoire Legendre, directeur général et artistique. Pour le répertoire, on élabore une sélection qui diverge de notre saison régulière. On profite de l’occasion pour inclure des extraits de Lohengrin de Richard Wagner, ou encore d’Ariane à Naxos de Richard Strauss, par exemple. Des opéras que nous n’aurions pas le luxe de monter à Québec, pour l’instant, vu leur ampleur." C’est aussi l’occasion de voir ces interprètes, accessoires et perruques en moins, de faire valoir leurs talents dans un contexte convivial, mais avec panache. "Pour les chanteurs, c’est une rencontre amicale entre collègues, indique Grégoire Legendre. L’occasion d’avoir du plaisir et d’échanger. Mais, pour le public, ça devient vite une soirée de compétition. Les gens prennent plaisir à cet exercice."

Avec 15 interprètes réunis, la circonstance est propice à un concert diversifié. Pour en nommer quelques-uns, Marc Hervieux (ténor), Lyne Fortin (soprano) et Aline Kutan (soprano), plus connus du public, seront de la distribution en compagnie de la relève, telle que Krista de Silva (mezzo-soprano) et Étienne Dupuis (baryton). Une sélection qui reste attentive aux interprètes qui comblent la scène internationale. L’Ukrainienne Emilia Boteva (mezzo-soprano), le Mexicain Arturo Chacón-Cruz (ténor) et le Tibétain Dorji Ciren (ténor) remportent tous des succès confirmés à l’extérieur et rejoignent cette édition 2005. Un gala qui se veut représentatif de cet art multidisciplinaire. "Il y a une belle tradition qui se développe à Québec. Le public est amené à s’approprier la vie de cette maison d’opéra. C’est un impératif pour nous. L’opéra est une forme d’art complexe, on ne s’en cache pas, mais c’est l’une des plus belles manifestations artistiques qui existe."

L’opéra est de son temps et Québec n’échappe pas à cette règle, très en vogue en Europe et même à Toronto, d’actualiser les productions en faisant appel à des metteurs en scène de disciplines variées. Pour Grégoire Legendre, ce décloisonnement entre les formes d’art a quelque chose de positif pour l’opéra tant que la musique demeure l’objet central de la production. "L’opéra a toujours été à la fine pointe de la technologie, et ce, à toutes les époques, constate Grégoire Legendre. Mis à part les années 50 et 60, marquées par un retour à une forme d’expression plus traditionnelle. Une compagnie comme celle de Victoria en Colombie-Britannique est à l’image de ce que peut devenir celle de Québec. Ils sont très inventifs, côté scénographie, avec une démarche contemporaine très affirmée. Et le public suit." Une mission à long terme pour l’Opéra de Québec, qui à la hauteur de ses moyens entrevoit une démarche évolutive dans ses futurs productions. À vous d’y voir.

Le 8 décembre à 19 h 30
Au Grand Théâtre de Québec
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