Suroît : Dompter le ressac
Musique

Suroît : Dompter le ressac

Le groupe Suroît répand son bonheur sonique à tout vent depuis bientôt trois décennies. Désormais seul maître de sa destinée, le quatuor propose un septième album, le premier enregistré devant public. Ou plutôt avec public.

Globe-trotters devant l’Éternel, les quatre joyeux lurons de Suroît profitaient en mai dernier d’un léger répit au pays pour immortaliser sur disque un premier concert en presque 30 ans d’activité. Autre première, le groupe lançait au mois d’août la dite galette dans un aréna bondé de sa petite frange de terre chérie, les Îles-de-la-Madeleine. "Ça faisait plusieurs fois que les gens nous disaient que l’énergie était vraiment différente sur disque et en spectacle", explique Henri-Paul Bénard, chanteur, guitariste et accordéoniste de la folle bande en service depuis 1977. "À force d’entendre ça, on s’est dit: "Pourquoi on n’essaierait pas de faire un album live?" Et ce bébé-là qu’on vient de sortir, on est vraiment, vraiment contents, parce que c’est complètement Suroît", poursuit le Madelinot, aujourd’hui entouré de Félix Leblanc (voix, violon, pieds), André Cummings (batterie, voix) et Luc Bourgeois (guitare, cornemuse, flûte, voix).

"Un album live, ça ramasse tout: l’énergie, mais aussi plusieurs pièces provenant d’albums différents", poursuit Henri-Paul, soulignant la présence de cinq chansons inédites et plusieurs nouveaux arrangements sur ce septième recueil, gravé en une soirée à l’Anglicane de Lévis. "Quand tu enregistres un album, les tounes, souvent, n’ont pas vécu encore; un mois avant, tu les mets ensemble, puis tu les enregistres: tu les accompagnes plus que tu les joues. Tandis que quand ça fait un an et demi que tu les joues et que tu as fait une centaine de salles avec ce show-là…" "… C’est comme un bon vin! intervient Félix. Tu le laisses vieillir et il devient meilleur!" Cette nouvelle expérience fut des plus enrichissantes pour le groupe, très à l’aise avec la formule à quatre, adoptée en 2003. "Ça a été one take, précise Henri-Paul. Traditionnellement, les gens font deux ou trois soirs puis prennent les meilleures shots; nous autres, on a joué une fois. Par la suite, on est allés en studio pour reprendre les erreurs, mais il n’y en a pas un qui a sorti son instrument du case!" rigole-t-il, imité par l’entière tablée.

Il faut dire que la vénérable formation affectionne les nouveaux défis. Après plusieurs années avec une même équipe de gérance, la voici volant de ses propres ailes. "Ça faisait quand même un bout de temps qu’on était chez Octant, confie Henri-Paul. Depuis six mois, on n’est plus là, alors veut, veut pas, il y a eu une restructuration de tout ça, une restructuration positive; on a pris nos affaires en main… Et la liberté n’a pas de prix", ajoute-t-il, mentionnant la tournure libertaire que risque aussi de prendre le concert à venir en compagnie du Rêve du Diable. "J’ai rencontré Gervais (Lessard) il y a environ trois semaines et, d’après lui, on va savoir à peu près dans l’avant-midi comment ça va se passer!" s’esclaffe-t-il. "On ne sait pas du tout ce qui peut arriver, enchaîne André. On sait à quelle heure on commence, mais jamais à quelle heure on finit!"

Le samedi 17 décembre dès 20 h
À l’Anglicane
Voir calendrier Chanson