Yves Lambert : Retour aux sources

Affranchi de la Bottine Souriante depuis maintenant trois ans, Yves Lambert ne semble pas regretter sa nouvelle trajectoire artistique. Flanqué du Bébert Orchestra, il parcourt les salles de spectacle de la francophonie. Au cours de l’année, il s’est promené en Norvège et en France, où il compte retourner au cours de 2006. "Il faut s’exporter pour pouvoir boucler l’année!" observe-t-il.

Avec son opus solo, Récidive, Lambert a remporté le Félix de l’album traditionnel de l’année 2005, ce qui n’est pas pour lui déplaire. "Lâcher la Bottine, c’était un défi. Il fallait le relever! Je récolte le fruit du travail effectué depuis trois ans. Je suis bien, bien content! dit-il. Et un prix, ça contribue aux ventes. Pour le moment, j’approche du break event, c’est-à-dire que je suis à la veille de faire des profits avec ce disque."

Même si le monde du show business québécois est une jungle, Yves Lambert semble avoir établi de solides assises pour assurer la poursuite de sa carrière, qui a débuté il y a bientôt 30 ans. Il a créé, avec sa conjointe et gérante Françoise Boudrias, la Pruche Libre. Graduellement, la jeune compagnie pourrait chapeauter le travail d’autres artistes, comme Marie-Marine Lévesque, la fille de Raymond, qui rentrera en studio bientôt.

Maintenant qu’il ne travaille plus avec le groupe auquel il a été si longtemps associé, Yves Lambert se sent comme un jeune musicien de la relève. "Quand je suis parti, je me demandais si j’aimais encore le traditionnel. Et oui, j’aime encore plus ça qu’avant!" Récidive constituait un retour aux sources pour Lambert, qui a choisi de s’éloigner de l’approche très jazz de la Bottine. D’ailleurs, l’instrumentation du Bébert Orchestra est axée sur les cordes: guitare, violon, mandoline, bouzouki, contrebasse, basse électrique. Lambert s’est entouré d’une jeune équipe avec qui il apprécie travailler: Olivier Rondeau, Nicolas Pellerin (frère du célèbre Fred), Tommy Gauthier et Benoît Dufresne. "Quand j’ai fait mon album solo Les Vacances de M. Lambert en 1998, ce que j’ai trouvé le plus dur, c’est de trouver des musiciens, fait-il remarquer. Ça prend une même compréhension musicale, mais aussi une compatibilité au niveau du caractère. Il faut s’entendre et s’aimer pour jouer de la musique ensemble. Je ne fais plus de concession à ce niveau-là."

Lambert se plaît aujourd’hui à intégrer des touches world à sa musique. Il pousse même quelques notes de didjeridoo dans certaines pièces du spectacle. "Cet instrument, c’est comme une antenne sur le ground terrestre. C’est une découverte pour moi."

Le 10 décembre à 20 h
À La Nouvelle Scène