Blood on the Wall : Du sang partout
À l’origine de Blood on the Wall, un simple gag. Trois amis qui ne cherchaient qu’à se payer un peu de bon temps. Mais la blague est devenue plus sérieuse et un deuxième album est paru il y a peu.
D’abord, ce nom qui n’inspire rien qui vaille. Un nom que porterait mieux un groupe métal un peu douteux que l’équipée indie-rock formée du guitariste et chanteur Brad Shanks, de sa frangine à la basse, Courtney Shanks, et du batteur Miggy Littleton, aussi membre de la formation folk-pop Ida. "Nous avons trouvé ce nom avant même d’avoir conçu le projet de faire de la musique ensemble, se rappelle Brad. Nous étions en voiture, nous nous amusions à inventer les pires noms de groupes, et nous avons trouvé que celui-ci était particulièrement mauvais."
L’aventure de BOTW a débuté lorsque Courtney a rencontré Miggy par hasard au coin d’une rue alors que ce dernier vendait de vieux vinyles. Tous deux ont vite connecté sur le plan des goûts musicaux. Une amitié s’est tissée. Quelque temps plus tard, Brad termina ses études et vint s’installer auprès de sa sœur à Brooklyn. "Mes colocataires au Kansas étaient de grands fans d’Ida, le groupe dont faisait partie Miggy depuis plusieurs années, raconte-t-il. Après avoir déménagé, je suis également devenu ami avec lui et, un peu plus tard, nous nous sommes mis à jouer de la musique tous ensemble. J’ai alors appelé mes anciens amis pour leur dire que LE Miggy Littleton jouait du drum dans mon groupe. Ils m’ont trouvé salement chanceux!"
Les trois amis se rencontraient pour jammer et, contre toute attente, leurs improvisations ont rapidement pris la forme de chansons pourvues d’un solide aplomb mélodique. Et si l’intention d’endisquer était au départ inexistante, quand l’occasion s’est présentée avec la petite étiquette locale The Social Registry, ils se sont tout simplement lancés dans l’aventure sans se poser trop de questions. Tout s’est ensuite enchaîné le plus sérieusement du monde, mais l’esprit des membres est toujours resté sous le signe de l’ironie, de la divagation et de la franche déconnade. Leur premier album (éponyme) est paru en 2003 et leur deuxième, Awesomer, en septembre dernier. Nicholas Vernhes, que l’on connaît entre autres pour ses collaborations avec les Fiery Furnaces, Black Dice et Silver Jews, a assuré la réalisation d’Awesomer.
Il suffit de jeter brièvement une oreille au rock énergique et disparate que concocte le groupe pour que fusent les comparaisons. La liste est longue: "Nos goûts en matière de musique proviennent de partout, littéralement. Ça peut expliquer pourquoi notre son est aussi éclaté." Aux côtés des Pixies et de Sonic Youth qui reviennent le plus souvent, surtout en ce qui a trait aux voix de Brad et de Courtney, s’inscrivent Mudhoney, My Bloody Valentine, Gang of Four, Pavement ou Yo La Tengo. Allant d’influences punk garage de la fin des années 70 jusqu’au rock "alternatif" du début des années 90, leur musique laisse deviner ses modèles dans un geste si spontané et si brut qu’elle s’en trouve dépourvue de toute prétention.
Et si la chance avait été un peu moins de leur côté? Si la musique ne faisait pas autant partie de leur vie? "Mmmm… Je serais vétérinaire, Courtney serait pilote d’avion et Miggy serait agent double… toujours vêtu de noir!"
Autre chose à ajouter? "Je n’ai pas voté pour notre président, ce n’est pas ma faute, je vous le jure!"
Le 12 décembre
À la Sala Rossa
Avec Psychic Ills et Feu Thérèse
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