Florent Vollant : Noël nomade
Florent Vollant, en plus des cantiques des Fêtes, fera découvrir des chants spirituels innus, retracés au fil de longs trajets et d’ancestrales rencontres, en compagnie des musiciens du Grand Orchestre de Mauricie.
Fidèle à son habitude, Florent Vollant honore ses origines nomades. S’il a pu profiter un peu de son chez-soi et de sa famille au cours des derniers mois, d’importants déplacements se sont également imposés. De chez lui à Maliotenam (réserve près de Sept-Îles), le musicien s’est aventuré encore plus au nord, dans son Labrador natal. "Je suis allé faire des festivals là-bas, relate-t-il. J’ai joué lors de rassemblements dans des endroits assez isolés; c’est vraiment loin, le Labrador profond…"
Au cours de son séjour, Vollant a notamment pu visiter Natuashish, village où ont été déplacés les habitants de Davis Inlet, dont une partie des problèmes avaient été révélés au grand public en 1993, grâce à un reportage télévisé sur les enfants s’intoxiquant à l’essence. Instauré en 1967, le peuplement était initialement situé sur une petite île à deux milles de la côte nord-est du Labrador. En 2002 et 2003, à la suite des demandes répétées des "locataires", le campement a été réaménagé sur la terre ferme, 15 km plus à l’ouest. "Je suis allé faire de la musique pour eux là-bas, rapporte l’ex-moitié de Kashtin. J’étais curieux de voir c’était quoi. J’étais aussi content de retourner sur le territoire et bien heureux qu’ils m’invitent, qu’ils considèrent que ma musique pouvait aider, inspirer des jeunes en difficulté…"
Mais si Vollant nous attend dans un café en ce matin de première neige, c’est d’abord pour causer de la réédition de son album Nipaiamianan ("longue nuit" en langue innue) et du concert qu’il s’en vient présenter avec près de 50 jeunes musiciens du Grand Orchestre de Mauricie. Paru initialement il y a six ans, le gravé comportant classiques de Noël et chants spirituels innus avait connu un bon succès critique, en plus de rapporter à l’artiste un Juno pour le meilleur enregistrement de musique autochtone. "C’est un projet qui m’a pris beaucoup de temps. En fait, ça ne m’a pas pris beaucoup de temps; j’ai pris beaucoup de temps, corrige-t-il. J’étais en tournée avec Kashtin à l’époque et on était à peu près à cette période-ci de l’année. On traversait le Canada au complet et l’hiver nous avait rattrapés. Comme je connaissais bien le spectacle et que je n’avais pas besoin de répéter, dans la loge, je faisais des chants de Noël. Je savais que certains de ces cantiques-là existaient en innu parce que, plus jeune, je les avais entendus et ça m’avait impressionné…"
De retour de tournée, Vollant décida donc de pousser plus loin ses recherches et de consulter quelques sages aînés. "Parce que c’était un langage que je comprenais plus ou moins; du vieil, vieil innu, un vrai langage de nomade…" Et puisque certains classiques des Fêtes n’avaient pas encore été traduits, il choisit de s’en occuper, comme ce fut le cas pour Minuit, chrétiens. "J’en ai fait la version du nomade qui espère que la glace va le supporter, pour qu’il puisse rejoindre sa famille, l’espérant dans la nuit de Noël. C’était ma vision, ça…"
Le 10 décembre
À l’Église La Nativité de Notre-Dame
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